François: le diable veut détruire l'Église par l'envie de pouvoir et d'argent
Lors de la messe de ce samedi de la quatrième semaine de Pâques, le Souverain Pontife a d’abord rappelé la mémoire de Sainte Louise de Marillac (proclamée sainte patronne des oeuvres sociales en 1960), et a prié pour les religieuses qui l’aident au quotidien : celles qui vivent dans la maison Sainte Marthe et dirigent le dispensaire pédiatrique du Vatican, «cet hôpital depuis près de 100 ans et qui ont travaillé ici, à Sainte Marthe, pour cet hôpital. Que le Seigneur bénisse les sœurs.»
La mémoire de sainte Louise de Marillac est normalement célébrée le 15 mars, mais comme cette date coïncidait cette année avec le troisième dimanche de Carême, elle a été déplacée. Les sœurs qui travaillent à la maison Sainte Marthe appartiennent à la Congrégation des Filles de la Charité, la Congrégation fondée par Sainte Louise de Marillac (famille vincentienne). Un tableau de la sainte a été apporté à la chapelle.
Dans son homélie, le Pape a commenté le passage des Actes des Apôtres (Actes 13, 44-52) dans lequel les Juifs d'Antioche «remplis de jalousie et de paroles insultantes» s'opposent aux déclarations de Paul sur Jésus. Puis ils provoquent l'agitation parmi les femmes pieuses de la noblesse et les notables de la ville, créant une persécution qui a obligé Paul et Barnabé à quitter le territoire.
D'une part, a observé le Pape, il y la Parole de Dieu qui fait grandir la persécution et d'autre part, «quel est l'instrument du diable pour détruire l'annonce de l'Evangile ? L'envie. Le Livre de la Sagesse le dit clairement : "Par l'envie du diable, le péché est entré dans le monde" - envie, jalousie... Toujours ce sentiment amer, amer. Ces gens ont vu comment l'Évangile a été prêché et ils se sont mis en colère, ils se sont rongés les uns les autres avec colère. Et cette colère les a poussés à continuer : c'est la colère du diable, c'est la colère qui détruit, la colère de ce "Crucifié, crucifié !", de ce supplice de Jésus. Il veut détruire. Toujours. Toujours.»
L'Église, a rappelé François, «se situe entre les consolations de Dieu et les persécutions du monde». Et à une Église «qui n'a pas de difficulté manque quelque chose» et «si le diable est calme, les choses ne vont pas bien». «Toujours la difficulté, la tentation, la lutte... la jalousie qui détruit. Le Saint-Esprit fait l'harmonie de l'Église et le mauvais esprit détruit. Jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à aujourd'hui. Toujours cette lutte». Et «l'instrument de cette jalousie», a observé François, sont «les pouvoirs temporels». «Dans ce passage, il est dit que "les Juifs ont provoqué l'agitation chez les femmes pieuses de la noblesse". Ils sont allés voir ces femmes et leur ont dit : "Ce sont des révolutionnaires, chassez-les". Et "les femmes ont parlé aux autres et les ont chassées. Les femmes pieuses de la noblesse ... Et aussi les notables de la ville: ils vont au pouvoir temporel et le pouvoir temporel peut être bon, les gens peuvent être bons, mais le pouvoir en tant que tel est toujours dangereux. Le pouvoir du monde contre le pouvoir de Dieu déplace tout cela et toujours derrière ceci, ce pouvoir, il y a de l'argent.»
«Ce qui se passe dans l'Église primitive, a affirmé le Pape, c'est-à-dire l'œuvre de l'Esprit pour construire l'Église, pour harmoniser l'Église, et l'œuvre du mauvais esprit pour la détruire - le recours aux pouvoirs temporels pour arrêter l'Église, pour détruire l'Église - n'est qu'un développement de ce qui se passe au matin de la Résurrection. Les soldats, voyant ce triomphe, sont allés voir les prêtres et ont acheté la vérité... les prêtres. Et la vérité a été réduite au silence. Dès le premier matin de la Résurrection, le triomphe du Christ, il y a cette trahison, ce silence de la parole du Christ, ce silence du triomphe de la Résurrection avec le pouvoir temporel : les grands prêtres et l'argent.»
Le Pape a conclu par une exhortation : «Soyons prudents, faisons attention à la prédication de l'Évangile» afin de ne jamais tomber dans la tentation de «mettre notre confiance dans les pouvoirs temporels et l'argent». «La confiance des chrétiens, c'est Jésus-Christ et le Saint-Esprit qu'Il a envoyé et c'est précisément le Saint-Esprit qui est le levain, la force qui fait grandir l'Église. Oui, l'Église avance, dans la paix, avec résignation, dans la joie : entre les consolations de Dieu et les persécutions du monde.»
Après la communion, le Pape François a invité les fidèles ne pouvant communier sacramentellement à réciter l’acte de communion spirituelle suivant:
«Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je désire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon Cœur: venez‐y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m'unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j'aie jamais le malheur de me séparer de vous».
Il y a ensuite eu un temps d’adoration du Saint-Sacrement, suivi de la bénédiction eucharistique.
Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale du temps pascal Regina Cœli a été entonnée:
Regína caeli laetáre, allelúia.
Quia quem merúisti portáre, allelúia.
Resurréxit, sicut dixit, allelúia.
Ora pro nobis Deum, allelúia.
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