Semaines sociales italiennes: le Pape défend la dignité au travail
S’appuyant sur la pensée du bienheureux Giuseppe Toniolo, principal promoteur des Semaines sociales en Italie dès 1907, le Saint-Père explique dans la vidéo qu’ «on se sanctifie en travaillant pour les autres, en prolongeant ainsi l’acte créateur de Dieu dans l’histoire». De nombreuses figures de travailleurs apparaissent ainsi dans la Bible: le semeur, le moissonneur, le pêcheur… et Jésus lui-même s’est fait serviteur, note le Pape. «Mais cela va plus loin, poursuit François. Le Seigneur appelle ceux qui sont en train de travailler, comme c’est arrivé pour les pêcheurs qu’il a invités à se faire pêcheurs d’hommes.» Car les talents reçus sont autant de dons et de compétences à déployer dans le monde du travail «pour construire des communautés solidaires».
«Le travail au noir et le travail précaire tuent»
Rappelant qu’il n’y a pas de dignité sans travail, le Saint-Père dénonce cependant un système économique qui place la consommation avant la dignité humaine, qui considère l’employé comme «une ligne de coût budgétaire». Il liste les métiers qui ne sont pas dignes: ceux liés à l’industrie de l’armement, aux réseaux de prostitution ou d’exploitation des mineurs.
«Le travail précaire aussi», ajoute le Pape, évoquant l’«angoisse» de perdre son emploi. «Une précarité totale. C’est immoral. Cela tue: cela tue la dignité, la santé, la famille, la société. Le travail au noir et le travail précaire tuent.» François n’oublie pas non plus les chômeurs, qu’ils cherchent du travail sans succès ou qu’ils en soient découragés. «Je leur dis: ne perdez pas confiance.»
La «communion» plutôt que la «compétition»
D’autant qu’il y a des signes d’espérance, souligne le Pape, des bonnes pratiques recensées par les participants, qui enseignent deux vertus: «servir les personnes dans le besoin» et «former des communautés où la communion prime sur la compétition». Il qualifie alors cette compétition de «maladie de la méritocratie» et encourage les relations de confiance, d’estime, d’amitié, d’amour; autant de «biens non marchands». «L’innovation technologique doit être guidée par la conscience et les principes de subsidiarité et de solidarité.»
Reprenant la parabole biblique des ouvriers de la première et de la dernière heure (Mt 20, 1-16), le Saint-Père défend le «principe de bonté» qui consiste à ce que personne ne manque de rien. Il insiste alors sur le rôle de l’entrepreneur, invité à avoir confiance dans ses collaborateurs, eux-mêmes appelés à faire fructifier leurs talents «au service des autres». Car «dans le monde du travail, la communion doit l’emporter sur la compétition.»
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