Le Pape aux franciscains: «Serrez dans vos bras les lépreux de notre temps»
Par Samuel Bleynié
Pour le Pape François, la minorité des franciscains, «sans manquer de motivations acétiques et sociales, naît de la contemplation de l’incarnation du fils de Dieu». «La vie de saint François a d’abord était marquée de la rencontre avec Dieu pauvre», a noté le Pape. Invitant à une attitude «humble et confiante» avec Dieu, dans la conscience de notre péché, François met en garde contre l’«orgueil spirituel», «la pire des mondanités». Il valorise au contraire la spiritualité franciscaine «de la restitution»: rendre à Dieu ce que l’on a reçu à travers la louange et le don de soi pour rencontrer les autres.
Car, pour le Pape, la minorité est aussi un lieu de rencontre avec les frères que Dieu nous a donnés. «Comment ? En évitant tout comportement de supériorité.» Il invite à ne pas juger activement les autres, ni à parler d’eux dans leur dos, mais à valoriser ce qu’il y a de «positif» chez chacun; à ne pas utiliser l’autorité «pour soumettre» mais pour servir «avec miséricorde». Car«sans miséricorde, il n’y a ni fraternité, ni minorité» et la charité à l’œuvre dans les communautés doit transcender la reconnaissance des droits de chacun pour aboutir à une «communion fraternelle».
Accueil bienveillant de tous
Cette minorité se vit aussi avec les hommes et femmes rencontrées à travers le monde. Le Pape rappelle que, dans la Première règle des franciscains, saint François «met en rapport le choix de ne rien s’approprier et l’accueil bienveillant de toute personne, jusqu’au partage de la vie avec les plus méprisés». Mais ces activités ne doivent pas se faire «depuis un piédestal de supériorité», met une nouvelle fois en garde le Pape. «Ouvrez vos cœurs et serrez dans vos bras les lépreux de notre temps», avec la même miséricorde que saint François, s’exclame-t-il encore.
Le Saint-Père conclut en appelant à vivre la minorité comme un lieu de rencontre, de dialogue, avec la Création. «Aujourd’hui, cette sœur et mère se rebelle parce qu’elle se sent maltraitée» et il faut entrer en dialogue avec elle. Cela peut se faire à travers la louange mais aussi en dépassant les calculs économiques ou un romantisme irrationnel. «Collaborez avec des initiatives variées au service de la Maison commune, en vous rappelant toujours la strict relation qu’il y a entre les pauvres et la fragilité de la planète, entre économie, développement, protection de la création et option pour les pauvres».
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