Au Bangladesh, une Église catholique discrète attend le Pape
Par Blandine Hugonnet
C’est une périphérie du monde et des périphéries internes que le Pape va rencontrer lors de cette visite, la seconde d’un souverain pontife après Jean-Paul II, si l’on excepte l’escale de quelques heures qu’y fit Paul VI en 1970.
À Dacca, notre envoyé spécial Xavier Sartre rapporte que peu de Bangladais savent que le Pape François vient visiter leur pays. À part quelques discrets drapeaux du Vatican sur la route de l’aéroport de Dacca, rares sont les signes extérieurs de la venue du Pape dans cette mégapole. Cette discrétion est à l’aune de la communauté catholique du pays, extrêmement petite par rapport au restant de la population, à majorité musulmane à 87%.
Bangladesh, terre de mission
Or, les chrétiens y sont présents dès le XVIe siècle, grâce à l’œuvre des Portugais. L’évangélisation a longtemps été menée par des étrangers. Il faut ainsi attendre 1968 pour que le premier évêque bangladais soit ordonné. Ce qui n’empêche pas de nombreux missionnaires d’œuvrer encore dans différents domaines : l’éducation, avec en tête l’université Notre-Dame, de la congrégation de Sainte-Croix, ou l’aide aux enfants des rues.
L’Église du Bangladesh, périphérie de l’Église universelle, est aussi périphérique quand on pense à ses membres : des anciens intouchables hindous, des tribus autochtones, oubliés du pouvoir et du développement économique. Pourtant, les chrétiens sont loin d’être invisibles. Si les conversions sont rares dans un pays très majoritairement sunnite, les chrétiens sont appréciés pour leur sens du service. C’est pour les conforter et les encourager à sortir de leurs lieux de culte discrets que le Pape vient les voir. C’est à ce prix qu’avancera le dialogue interreligieux qui lui est si cher.
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