Le Pape invite les catholiques birmans à soigner les blessures du pays
Après quelques mots de salut en birman, le Pape a d’abord souligné qu’il était venu ici, auprès de la petite et discrète communauté catholique birmane comme un pèlerin «pour écouter et apprendre» d’elle , et pour lui «offrir quelques paroles d’espérance et de consolation».
S’appuyant sur la première lecture du jour, du livre de Daniel, il a rappelé aux fidèles l’importance de faire confiance à Jésus qui a enseigné la sagesse, non pas par «de longs discours ou de grandes démonstrations de
pouvoir politique ou terrestre, mais en donnant sa vie sur la croix». C’est lui la seule «boussole sûre», le «GPS spirituel»; qui «nous guide infailliblement» vers Dieu et le prochain.
La guérison par la sagesse du Christ
De la croix, vient la sagesse, et ainsi la guérison. Voilà le message essentiel du Pape ce matin devant les 150.000 fidèles birmans rassemblés dans l’ancien hippodrome de Rangoun. Même si en Birmanie, «beaucoup portent les blessures de la violence, qu’elles soient visibles ou invisibles» poursuit François, il faut résister à la tentation de répondre à ces blessures par la colère ou la vengeance.
«La voie de Jésus est radicalement différente. Quand la haine et le refus l’ont conduit à la passion et à la mort, il a répondu par le pardon et la compassion» rappelle le Saint-Père.
Devant les refus et les obstacles, le Christ «nous donnera une sagesse à laquelle personne ne peut résister» rassure François. Cette sagesse irrésistible, c’est celle reçue par l’Esprit Saint, qui rend «capable chacun de nous d’être signes de sa sagesse, qui triomphe sur la sagesse de ce monde, et signes de sa miséricorde, qui apporte aussi soulagement aux blessures les plus douloureuses».
Le Pape encourage l’Église vivante de Birmanie
Le Pape a alors invité, à travers le don de l’Eucharistie, du pain et du vin, à prendre refuge et trouver le repos dans les blessures du Christ afin de «goûter le baume apaisant de la miséricorde du Père et trouver la force de le porter aux autres, pour soigner chaque blessure et chaque mémoire douloureuse. De cette manière, vous serez des fidèles témoins de la réconciliation et de la paix.»
Le Saint-Père a ainsi salué et encouragé l’action de l’Église de Birmanie pour «porter le baume de guérison de la miséricorde de Dieu» à un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants, sans distinction de religion ou de provenance ethnique» et qui sont dans le besoin. Une Église birmane vivante, témoigne le Pape dont les «efforts de semer des graines de guérison et de réconciliation dans vos familles, vos communautés et dans la société plus vaste de cette nation» seront récompensés.
«Que Dieu vous bénisse tous ! Que Dieu bénisse l’Église en Birmanie! Qu’il bénisse cette terre par sa paix ! Que Dieu bénisse la Birmanie!» a terminé le Pape.
Extraordinaire énergie spirituelle
Lors de la première messe en public et en plein air d'un pape en Birmanie, les prières d’intercession ont été lues par les fidèles des différentes ethnies en langues shan, chin, tamil, karen, kachin, et kayan.
À la fin de la célébration, le cardinal Charles Bo, archevêque de Rangoun, a lu un message de remerciement au Pape François. Il a comparé la rencontre du Saint-Père avec les catholiques birmans au Mont Thabor, où Jésus a été transfiguré et révélé sa nature divine aux apôtres en Terre Sainte. Cette visite du Saint-Père donne une «extraordinaire énergie spirituelle, et nous rend fiers d’être catholiques» a déclaré le prélat.
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