Face aux employés du Vatican, le Pape François défend la dignité du travail
Cyprien Viet
Dans un discours improvisé, sans note, le Pape a pris le temps de remercier le personnel du Vatican pour les efforts accomplis au long de l’année : «Je remercie chacun de vous pour le travail qu’il fait ici, qui fait fonctionner ce train qui semble tellement pesant», mais sans lequel «le travail de l’Église n’irait pas bien et ne pourrait pas se faire», a-t-il lancé. «Vous faites partie de cette chaîne», a-t-il expliqué.
François s’est arrêté sur la notion de travail, répétant une nouvelle fois qu’il ne veut «pas de travail au noir au Vatican», ni laisser de personnes sans emploi. «C’est un problème de conscience pour moi, nous ne pouvons pas prêcher la Doctrine de l’Église. Pour moi, c’est comme ça. Vous, aidez-moi, aidez-moi à résoudre cette situation.»
En mettant en avant le travail comme une «voie de sanctification et de bonheur», François a martelé que «la malédiction est de ne pas avoir de travail, parce que le travail nous donne la dignité, la sécurité du travail nous donne la dignité». «Ceci est un problème mondial, a-t-il ajouté, qui dépend de nombreux facteurs, et conserver le travail c’est avoir de la dignité».
Le Pape a ensuite insisté sur l’équilibre des familles. «Quand je sais qu’une de vos familles est en crise, et qu’il y a des enfants qui s’angoissent parce que la famille est en crise, je souffre. Laissez-vous aider. S’il vous plait, faites-vous aider, demandez de l’aide à temps. Prendre soin des familles. Je sais que parmi vous il y a des personnes séparées et je souffre avec vous», a expliqué François. «Quand les enfants se disputent, les enfants souffrent. Je vous donne un conseil : ne jamais se disputer devant les enfants. Prendre soin de la famille. La famille ! La famille, c’est le grand bijou parce que Dieu a créé la famille. Allez de l’avant, féconds.»
Le Pape s’est aussi arrêté sur la question des bavardages, et des dommages que cela crée. «Un bavard est comme un terroriste, a-t-il expliqué : il lance la bombe qui explose et cause du dommage à tellement d’autres. Ne pas faire le terrorisme des bavardages, s’il vous plait ! Comment pouvons-nous faire pour ne pas bavarder ? Mais mord-toi la langue !», a lancé le Pape avec humour.
François a aussi insisté sur le pardon, lançant une sorte de mea culpa sur les erreurs du clergé. «Parfois, nous ne donnons pas toujours le bon exemple : je parle de la faune cléricale. Il y a des fautes dans la vie que nous faisons, nous les clercs, des péchés, des injustices, nous traitons un peu mal les gens, parfois nous sommes névrotiques. Pour ceci, je demande pardon.»
En invitant à ne pas avoir peur de demander pardon, et de chercher un bon confesseur, parce qu’il y a «beaucoup de prêtres miséricordieux», et parce que «Noël est la bonne occasion pour faire la paix en nous-mêmes». François a fait aussi référence à cette précieuse «joie qui vient de l’intérieur». Et sans oublier les malades des familles présentes auxquelles il a envoyé sa bénédiction, le Pape a conclu en demandant une nouvelle fois pardon, et en invitant à prendre soin du travail, de la famille, la langue en évitant les bavardages, et en remerciant tous les présents pour l’aide donnée.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici