Ce qu'il faut retenir du voyage du Pape en Birmanie et au Bangladesh
François est allé à la rencontre de deux petites Églises, pleine de vitalité malgré un contexte difficile. Il a voulu les encourager car elles représentent toutes deux un enjeu pour le dialogue interreligieux. La crise des Rohingyas, dans laquelle sont impliquées Birmanie et Bangladesh, s’est invitée dans ce voyage apostolique, captant souvent l’attention des médias et des observateurs.
Retour sur la dernière étape, celle qui a conduit le Pape au pays du nymphéa, avec notre envoyé spécial Xavier Sartre.
Il y a certes les images anecdotiques, comme le Pape conduit en trishaw pour se rendre à la rencontre interreligieuse de Dacca. Mais il y a surtout son insistance, lors de toutes ses interventions publiques, sur l’importance cruciale que représente le dialogue interreligieux.
Dans un pays très majoritairement musulman sunnite, être catholique ne va pas forcément de soi. Les conflits au Proche-Orient faussent notre perception des choses ici, au Bangladesh. Les récents attentats revendiqués par des islamistes dans le pays ne contribuent pas non plus à voir que dans cet État surpeuplé, la cohabitation entre les différentes religions est globalement bonne.
Les catholiques sont très estimés pour leurs actions dans le social, le sanitaire et surtout l’éducation. De nombreux musulmans se sont montrés curieux à l’occasion de la visite du Pape. Et le dialogue permanent des chrétiens avec les autres croyants aident aussi, passé le premier moment de méfiance, à créer des liens d’estime et de respect, voire d’amitié.
Comme souvent, la religion est instrumentalisée à des fins politiques. C’est pourquoi le Pape a mis en garde plus d’une fois contre cette dérive. Dans un contexte régional et global où les religions semblent être la ligne de front des conflits, le Bangladesh doit montrer la voie d’un dialogue sincère en vue de la paix et de l’harmonie.
L’autre point fort de ce voyage, ce fut la rencontre entre le Pape et des réfugiés rohingyas. Chacun a pu confier quelques mots au Pape, racontant leurs épreuves. Jusqu’alors, François, sans esquiver le sujet, n’avait pas prononcé le mot fatidique de la minorité de l’Arakan. Prenant la parole de manière improvisée, il n’a pas hésité vendredi soir à demander pardon pour tout le mal et l’indifférence dont sont l’objet les Rohingyas. Des paroles qui ont eu un écho important ici, au Bangladesh qui doit supporter seul le poids de cette crise, mais aussi bien au-delà.
(XS)
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