Face à l’antisémitisme, le Pape François fustige l’indifférence
Delphine Allaire – Cité du Vatican
«Il ne s'agit pas seulement d'analyser les causes de la violence et de réfuter leur raisonnement pervers, mais d'être activement préparé à y répondre». Dans la lutte contre l’antisémitisme, au surlendemain de la journée dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, le Pape a distingué deux ennemis: la haine «sous toutes ses formes», mais plus que tout, l’indifférence.
L’indifférence est le virus de l’époque
«Je ne me lasse pas de répéter que l'indifférence est un virus dangereusement contagieux à notre époque, un moment où nous sommes de plus en plus connectés avec les autres, mais de moins en moins attentifs aux autres», a-t-il prévenu, ajoutant que le contexte de la mondialisation devrait au contraire nous aider à comprendre «qu’aucun d’entre nous n’est une île, et qu’aucun d’entre nous n'aura d’avenir de paix, sans un monde digne de tous».
Pour illustrer son propos, le Pape François a fait allusion à sa visite au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, le 29 juillet 2016, dans le cadre des JMJ de Cracovie en Pologne. «Je me souviens du rugissement du silence assourdissant que j'ai ressenti il y a deux ans à Auschwitz-Birkenau: un silence troublant qui ne laisse de l'espace que pour les larmes, pour la prière et pour la demande du pardon», s’est souvenu le Saint-Père.
Vaincre l’apathie par la mémoire
Alors comment remédier à ce «virus de l’indifférence, racine de la haine» ? En perpétuant la mémoire, recommande François. «Pour retrouver notre humanité, retrouver notre compréhension humaine de la réalité et vaincre tant de formes déplorables d'apathie envers notre prochain, nous avons besoin de cette mémoire, de cette capacité à nous impliquer ensemble dans le souvenir».
Cette mémoire est clé pour envisager l’avenir, selon le Pape, qui a jugé par ailleurs primordial de la transmettre «dignement» aux jeunes générations, citant la lettre de Jean Paul II sur la Shoah, en date du 12 mars 1998. Une lettre qui évoque cette mémoire que les chrétiens sont appelés à sauvegarder avec «leurs frères juifs plus âgés».
La mémoire, patrimoine commun
«Nous avons besoin d'une mémoire commune, vivante et fidèle, qui ne doit pas rester emprisonnée dans le ressentiment mais, bien que déchirée par la nuit de la douleur, s'ouvrir à l'espoir d'une nouvelle aube», a énoncé François, souhaitant que l'Église «se souvienne et marche aux côtés de ses frères juifs».
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