Visite du Pape à la communauté gréco-catholique ukrainienne de Rome
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Des enfants portant des fleurs de tournesol dans la main, les chants gréco-catholiques, une foule nombreuse composée de milliers d’Ukrainiens vivant à Rome et aux alentours : le Pape François a été accueilli en milieu d’après-midi ce dimanche par la communauté ukrainienne d’Italie dont le nombre officiel est estimé à 200 000 membres.
Il a été accueilli par le primat de l’Église grecque-catholique d’Ukraine, Mgr Svjatoslav Shevchuk. Dans son discours de bienvenue, ce dernier est revenu sur les conditions de vie et de travail des Ukrainiens en Italie et sur le conflit en cours dans l’est de son pays. Depuis quatre ans, «notre pays subit le fléau constant de l'agression russe qui est en train de provoquer en Europe une des crises humanitaires les plus graves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale» a-t-il affirmé, évoquant «une guerre oubliée par la communauté internationale». «Espérons que cette venue soit le premier pas, de bonne augure pour une prochaine visite en Ukraine de votre part», a-t-il ajouté.
Que les armes se taisent
«Je comprends que, tandis que vous êtes ici, votre cœur palpite pour votre pays, et palpite non seulement d’affection, mais aussi d’angoisse, surtout à cause du fléau de la guerre et des difficultés économiques». Le Pape François a lui-aussi évoqué le conflit qui déchire l’Ukraine depuis bientôt quatre ans.
«Je suis ici pour vous dire que je suis proche de vous : proche avec le cœur, proche avec la prière, proche quand je célèbre l’eucharistie. J’y supplie le Prince de la Paix pour que les armes se taisent. Je lui demande aussi que vous n’ayez plus besoin d’accomplir d’immenses sacrifices pour faire vivre vos proches. Je prie pour que dans vos cœurs l’espérance ne s’éteigne jamais mais que se renouvelle le courage d’aller de l’avant, de recommencer toujours».
Les mères et les grands-mères, transmetteurs de la foi
Cette visite avait une forte valeur personnelle pour le Pape qui a évoqué, entre autres, la mémoire de Mgr Stefan Chmil, qu’il avait rencontré dans sa jeunesse à Buenos Aires et qui lui avait fait découvrir la liturgie grecque-catholique. Le Pape a profité de sa visite pour se recueillir sur sa tombe dans la basilique Sainte-Sophie.
Il a également salué les femmes ukrainiennes qui sont «héroïques» et qui transmettent la foi dans les familles. Ce sont des «apôtres de charité et de foi» a-t-il reconnu. «Vous êtes précieuses et portez dans de nombreuses familles italiennes l’annonce de Dieu de la meilleure façon qui soit, quand vous vous occupez des personnes via une présence attentionnée et discrète».
C’est ainsi une véritable «mission» que ces femmes accomplissent selon le Pape, en étant «des points de référence dans la vie de tant de personnes âgées». «Portez le réconfort et la tendresse de Dieu à qui, dans la vie, se prépare à le rencontrer. C’est un grand ministère de proximité qui plait à Dieu et dont je vous remercie».
La paroisse, lieu de rencontre
«La paroisse vivante est le lieu de rencontre avec le Christ vivant». Le Pape est revenu sur ce programme paroissial en expliquant que l’Église est «rencontre», c’est le lieu «où guérir la solitude». «La communauté, a-t-il poursuivi, est alors le lieu où partager les joies et les fatigues, où porter les poids du cœur, les insatisfactions de la vie et la nostalgie de chez soi». «Je vous souhaite de toujours puiser ici le pain pour le chemin de chaque jour, la consolation du cœur, la guérison des blessures».
Jésus étant ressuscité, toute communauté ne peut que «sentir la vie». La paroisse n’est donc pas un «musée de souvenirs du passé ou un symbole de présence sur le territoire, c’est le cœur de la mission de l’Église». «Si la foi naitra de la rencontre et parlera à la vie, le trésor que vous avez reçu de vos parents sera bien gardé» a expliqué François. Cela est important pour les jeunes, a-t-il ajouté, car ils ont besoin de voir que l’Église est vivante.
Enfin, avant de conclure son discours, le Pape a confié à son auditoire qu’il commençait et finissait la journée toujours en ukrainien, depuis que l’archevêque majeur présent en Argentine lui a offert une icône de la Vierge de la tendresse. Chaque jour, au lever et au coucher, il embrasse cette image, se souvenant ainsi de ses rencontres avec celui qui allait devenir l’archevêque majeur des grecs-catholiques ukrainiens.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici