À Lima, le Pape invite les autorités à faire du Pérou un lieu d'espérance
Olivier Bonnel - Envoyé spécial à Lima, Pérou
Comme il l’avait fait en Équateur voisin lors de sa visite en 2015, c’est à la richesse et aux contrastes du Pérou que le Pape a rendu hommage: «Cette terre péruvienne est un motif d’espérance», a t-il souligné. Le Pérou est d’abord ce poumon amazonien que le François avait visité le matin même, c’est aussi cette «très riche pluralité culturelle qui constitue l’âme de ce peuple». Le Pape a ainsi salué l’hospitalité, la considération pour l’autre, le respect et la gratitude envers la mère terre ou encore l’esprit d’entreprise qui sont des caractéristiques du peuple péruvien. Lui qui se rendra dans quelques heures à Trujillo, durement frappée par les inondations l’an dernier, a aussi vanté la solidarité des Péruviens, souvent manifestée face aux diverses catastrophes qui ont été vécues.
Cette espérance dont a parlé le Pape , elle a «un visage de sainteté» a-t-il dit à l'image de Martin de Porres, fils de paysans, et grand saint péruvien, connu et vénéré dans toute l’Amérique Latine.
Respecter les populations locales
Le Pape s'est adressé à un Pérou divisé, polarisé, et l’espérance est justement un défi à l’unité du pays, a-t-il expliqué. Sur cette espérance une ombre se profile, une menace plane: celle d’une terre sans cesse exploitée, dépouillée de ses ressources naturelles. Le Pape a repris des accents qu'il avait eu quelques heures auparavant à Puerto Maldonado pour déplorer les dégats faits à l'environnement.
Citant son encyclique Laudato Si, il a appelé une nouvelle fois à s’engager pour une écologie intégrale. Cela exige d’écouter, de reconnaître et de respecter les personnes et les populations locales comme des interlocuteurs valables. François a rappelé ainsi combien les enjeux étaient connectés: «La dégradation de l’environnement, hélas, ne peut être séparée de la dégradation morale de nos communautés», a-t-il martelé.
Une lutte nécessaire contre la corruption
Travailler pour l’espérance nécessite aussi à mettre un terme à ce mal qu’est la corruption. Le Pape a dénoncé un «virus social», un phénomène qui infecte tout, les pauvres et la mère terre étant les plus lésés.
Ainsi, «unis pour défendre l’espérance», implique une plus grande culture de la transparence entre les entités publiques, le secteur privé, la société civile et la communauté ecclésiastique. François a donc exhorté les plus hautes autorités péruviennes à faire plus, pour donner au peuple et à la terre, la sécurité faisant du Pérou un lieu d’espérance et d’opportunité. Cette lutte contre la corruption est une affaire de tous.
Le Pérou doit donc être ce pays où chacun ait sa place, un pays où il peut établir des relations de fraternité et d’équité avec son prochain, et aider l’autre quand il en a besoin, une terre où il peut réaliser son avenir.
Le Pape a enfin rappelé l’engagement de l’Église catholique à accompagner la nation péruvienne dans cette œuvre commune qui consiste à faire du Pérou une terre d’espérance.
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