L'appel à l'unité du Pape aux évêques du Pérou
Olivier Bonnel - Envoyé spécial à Lima
Devant la soixantaine d’évêques du Pérou réunis à l'archevêché de Lima, le Pape, pour développer sa réflexion, est parti de la figure de saint Turibio de Mogrovejo, deuxième archevêque de Lima, saint du 16e siècle et patron de l’épiscopat latino-américain. «Le thème de ce voyage nous parle de l’unité et de l’espérance. C’est un programme difficile, mais en même temps qui interpelle», a déclaré François.
A l'école de Saint Turibio de Mogrovejo
Dans une peinture exposée au Vatican, saint Turibio est représenté traversant une rivière impétueuse, -une scène rappelant la traversée de la Mer Rouge par Moïse- avec des indigènes l'attendant sur le rivage ; il est «l’homme qui a voulu atteindre l’autre rive», a souligné François. Pour cela, Saint Turibio a dû renoncer au confort de l’évêché et parcourir le territoire qui lui a été confié. Le saint allait à la rencontre de tous, affrontant les climats et les régions plus divers. Aujourd’hui, nous l’appellerions un évêque «de la rue» avec des semelles usées à force de marcher, de visiter, d’aller à la rencontre pour annoncer l’Évangile à tous.
Pour faire entendre l’Evangile, il faut en effet connaitre, apprendre le langage des autres, et Saint Turibio l’avait compris, a expliqué le Pape à l’episcopat péruvien ; «pour nous, pasteurs du XXIème siècle, a-t-il poursuivi, nous devons apprendre un langage totalement nouveau comme l’est le langage numérique», car c’est le langage des jeunes et de nombreuses familles.
Saint Turribio incarnait aussi la charité, et lors de ses visites, il a pu constater les abus et les excès que subissaient les populations autochtones, et n’a pas eu peur de les dénoncer. Le Saint péruvien eu aussi à cœur la formation de ses prêtres, encourageant la formation d'un clergé autochtone et plaidant pour l’ordination des métis, une question trè+s débattue à l'époque.
Un appel à l'unité
Enfin et c’est sans doute le message central que le Pape voulait délivrer à cet épiscopat péruvien. Il a voulu atteindre l’autre rive, celle de l’unité. L’Église locale est traversée encore parfois par les divisions, à l’image de la société péruvienne. Et François a invité ses frères évêques à aller de l’avant pour construire cette unité, laquelle est, et sera, toujours la meilleure évangélisation.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici