Cardinal Baldisseri: l’Église doit mieux écouter les jeunes
Cristiane Murray – Cité du Vatican
Le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Secrétariat du Synode des Évêques, explique l’importance de cette phase de préparation vers le Synode d’octobre 2018.
«Nous voulons que les jeunes soient écoutés et qu’ils soient les premiers à parler. Il nous a donc semblé très important que qu’eux-mêmes deviennent comme des Pères synodaux ». Nous avons organisé pour eux une semaine entière, qui se déroulera avant la Semaine Sainte. Et le dimanche 25 mars, le dimanche des Rameaux, nous célèbrerons la Journée Mondiale de la Jeunesse à caractère diocésain sur la Place Saint-Pierre. Nous voulons mettre dans les mains du Saint-Pierre le document que les jeunes auront pu préparer durant cette semaine. Je dirais que ce document sera donné aux Pères synodaux au mois d’octobre, et servira aussi pour pouvoir compléter notre travail de l’Instrumentum Laboris.
Les jeunes invités sont ceux qui ont été indiqués par les conférences épiscopales. De puis, il y aura 15 jeunes des Églises orientales, des représentants des mouvements catholiques, des séminaristes, des postulants, des religieux. Et puis il y a les autres, il y a le volontariat, et aussi ceux qui sont en-dehors de l’Église, des agnostiques, des athées, comme l’a proposé le Pape : tous sont appelés.
En ce qui concerne les attentes des jeunes en relation à l’Église, quelles sont leurs demandes et leurs aspirations les plus hautes ?
La première est celle qu’ils nous répètent toujours : «Nous voulons être écoutés». La seconde est «Nous voulons aussi avoir une place dans l’Église». Et la troisième, c’est «nous voulons participer d’une manière active». De grandes propositions et de grands idéaux. Malheureusement, aujourd’hui, il y a une dimension institutionnelle, et aussi la pénurie des acteurs pastoraux : les jeunes et aussi les prêtres dont le nombre a diminué ; les oratoires, qui, par manque de personnel et aussi de ressources et d’aides, ne sont plus efficaces. Tout ceci fait que les jeunes se sentent un peu marginalisés : ils n’ont plus d’espace. Il y a ensuite une grande soif dans le sens de la vie.
Le Pape François pointe beaucoup sur l’écoute des jeunes provenant des périphéries : peut-être que ce sont ceux qui ont les aspirations et les perspectives les plus difficiles.
En effet, c’est comme ça. Les jeunes des périphéries, dans le sens large de ce mot, sont aussi les plus exposés. Il y a aussi la périphérie géographique, qui n’est pas seulement la périphérie existentielle en soi. Nous voyons que les jeunes n’ont pas vraiment de personnes à qui parler, à qui s’adresser. Et malheureusement ils sont les proies, les victimes, d’organisations liées à la drogue, au sexe. Le Pape parle aussi souvent de la traite des personnes, pour dire que ces périphéries, qui sont aussi géographiques, sont préoccupantes. L'Église doit s’occuper de ces périphéries : ne pas être seulement au centre, mais aller dehors.»
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