Message du Pape pour les JMJ: «Ouvrez grandes les portes de votre vie !»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Ce message, explique le Pape, est une bonne préparation aux JMJ qui auront lieu au Panama en 2019, et est l’occasion de mettre en évidence l’attention de l’Église envers la jeunesse, cœur du synode spécial à Rome au mois d’octobre 2018.
Le Souverain Pontife développe sa réflexion à partir des paroles de l’archange Gabriel à Marie: «Marie marche avec nous vers le Synode et vers les JMJ du Panama», souligne le Pape. Il revient d’abord sur les premiers mots de l’archange : «Sois sans crainte». Marie a été surprise par cette première révélation de son identité et de sa vocation, qui lui étaient jusque-là, inconnues. Comme d’autres personnages des Écritures Saintes, elle tremble devant le mystère de l’appel de Dieu. Mais l’ange la rassure, car Dieu lit en chacun de nous.
«Et vous, jeunes, quelles peurs vous habitent ?», demande le Pape. Une peur «d’arrière-fond» chez beaucoup d’entre vous, est celle de ne pas être aimés, appréciés ou de ne pas être acceptés tels que vous êtes, explique-t-il. François déplore que tant de jeunes aujourd’hui ont la sensation de devoir être différents de ce qu’ils sont en réalité. Comme il l’avait fait auparavant le Pape a pris l’image des réseaux sociaux pour décrire le danger de s’abriter derrière de fausses identités. «Il y a chez beaucoup l’obsession de recevoir le plus grand nombre possible de ‘‘j’aime’’», explique le Saint-Père qui pointe le sentiment d’inadéquation et la solitude de nombreux jeunes.
«Donner un nom à nos peurs»
Cette peur est aussi celle de la précarité du monde du travail, poursuit le Pape, celle également de ne pas se sentir à la hauteur de l’appel que Dieu a sur nous, de ne pas pouvoir parcourir jusqu’au bout le chemin que Dieu m’indique. Dans ces moments de doute et de crainte, le discernement s’avère nécessaire, explique François, qui invite avant tout à savoir reconnaître ces peurs, leur «donner un nom». La Bible ne nie pas le sentiment humain de la peur, ni les nombreux motifs qui peuvent la provoquer, bien au contraire: que ce soit Abraham, Moïse, les Apôtres ou Jésus-Lui-même, tous ont éprouvé ces moments de crainte. Il ne faut pas s’enfermer dans ces peurs, explique le Pape, au risque de se replier sur soi-même.
Le discernement devient indispensable quand il s’agit de la recherche de sa vocation poursuit François dans ce message, qui est un appel d’en haut. Le discernement, en ce sens, consiste surtout à s’ouvrir à l’Autre qui appelle. Il faut savoir ainsi écouter la voix de Dieu qui nous appelle. Le Pape insiste aussi sur la relation et le dialogue avec les autres, «nos frères et sœurs dans la foi». Les aînés dans la foi «sauront vous aider à déchiffrer vos doutes et à lire le projet de votre vocation personnelle», souligne-t-il.
Le Pape invite aussi à créer des espaces de dialogue, «dans nos villes et communautés pour grandir, pour rêver, pour regarder de nouveaux horizons !» «Ne permettez pas, chers jeunes, que les ardeurs de la jeunesse s’éteignent dans l’obscurité d’une chambre fermée où l’unique fenêtre pour regarder le monde soit celle de l’ordinateur et du smartphone. Ouvrez grandes les portes de votre vie !» exhorte t-il.
Donner des noms est le propre de Dieu
L’archange appelle Marie par son nom, et la première raison de ne pas avoir peur, c’est précisément le fait que Dieu nous appelle par notre nom, poursuit le Pape à l’adresse des jeunes. Dieu appelle chacun par son nom, et lui révèle en même temps sa vocation. Cela est donc un signe de notre grande dignité aux yeux de Dieu, de sa prédilection pour nous.
Le Pape revient aussi sur le mot de «grâce», une parole qui nous parle d’amour gratuit. Cette grâce divine est continue, elle n’est pas quelque chose de passager ou de momentané. La grâce de Dieu sera toujours là pour nous soutenir, surtout dans les moments d’épreuve et d’obscurité, nous soutenir sur le chemin de notre vocation. «Le fait d’avoir trouvé grâce à ses yeux signifie que le Créateur découvre une beauté unique dans notre être, et a un projet magnifique pour notre existence» souligne encore le Souverain Pontife.
François invite enfin les jeunes à faire preuve de courage dans le présent, une force qui provient de la certitude que la grâce de Dieu est avec nous. Cela nous donne du courage pour faire ce que Dieu nous demande ici et maintenant. «À la jeune Marie a été confiée une tâche importante précisément parce qu’elle était jeune. Vous les jeunes, vous avez de la force, vous traversez une phase de la vie où ne manque certainement pas l’enthousiasme.» François exhorte donc les jeunes à utiliser cette force et ces énergies pour améliorer le monde, faisant le vœu que dans l’Église leur soient confiées des responsabilités importantes, qu’on ait le courage de leur faire de la place.
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