Angélus : "la croix de Jésus n'est pas un ornement, ni un accessoire de mode"
Manuella Affejee- Cité du Vatican
L’Evangile de ce 5e dimanche de Carême, en Saint Jean, narre un épisode survenu peu de jours avant la mort de Jésus, au moment de la Pâque juive. A cette occasion, plusieurs Grecs présents à Jérusalem s’approchent de l’apôtre Philippe, et demandent à voir le «grand prophète» dont tout le monde parle. Mais la réponse de Jésus a de quoi surprendre. «L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié», affirme-t-Il, semblant ignorer la requête qui lui est présentée. Mais en réalité, ces mystérieuses paroles donnent la «vraie réponse», analyse le Pape, car celui qui «veut connaitre Jésus doit regarder vers la croix, où Il révèle sa gloire».
Entrer dans les plaies du crucifié
Et c’est à cela que nous invite l’Evangile d’aujourd’hui : «tourner notre regard vers le crucifix, qui n’est pas un objet ornemental ou un accessoire de mode, mais un signe religieux à contempler et à comprendre». Le Pape, sortant de son texte, a alors interpellé la foule : «comment est-ce que je regarde le crucifix ? Comme une œuvre d’art ? (...)», avant d'inviter à regarder plutôt la croix «à l’intérieur», c'est-à-dire «à entrer dans les plaies de Jésus, dans son cœur» ; c’est là que «nous apprendrons la grande sagesse du mystère du Christ, la grande sagesse de la croix», c’est là encore que «se dévoile le mystère de la mort du Fils de Dieu comme acte suprême d’amour, source de vie et de salut» pour toute l’humanité.
Jésus est le grain de blé tombé en terre
Pour expliquer le sens de sa mort et de sa résurrection, Jésus utilise une éloquente comparaison : «si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jn 12, 24). Le Christ veut ainsi faire comprendre que son sacrifice est un «acte de fécondité», à l’image de ce grain de blé qui, «pourrissant dans la terre, génère une vie nouvelle». Et le Pape de préciser : «avec l’incarnation, Jésus vient sur la terre, mais cela ne suffit pas ; Il doit aussi mourir, pour racheter les hommes de l’esclavage du péché, et leur donner une vie nouvelle réconciliée dans l’amour».
Que signifie «donner sa vie» ?
Quel enseignement tirer aujourd’hui de cette image ? Pour le Pape, le dynamisme du grain de blé doit se réaliser également en nous, disciples du Christ : «nous sommes appelés à faire nôtre la loi pascale de perdre la vie pour la recevoir, éternelle et nouvelle». Mais que signifie concrètement «perdre la vie» ? s’interroge le Souverain Pontife : cela veut dire «penser moins à soi, à ses propres intérêts, et savoir ‘voir’ et aller à la rencontre des besoins de notre prochain, surtout les derniers». Accomplir avec joie des actes de charité» à l’attention des plus faibles : voilà la «façon la plus authentique de vivre l’Evangile », selon le Pape, voilà le «fondement nécessaire pour que nos communautés grandissent dans la fraternité et l’accueil réciproque».
A la fin de l’Angélus, le Pape a brièvement évoqué le pèlerinage qu’il a effectué ce samedi 17 mars à Pietrelcina et San Giovanni Rotondo, sur les traces de Saint Padre Pio. Le Saint-Père a remercié les organisateurs de cette visite, ainsi que les évêques, prêtres, consacrés, autorités et fidèles, pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé.
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