Le Pape François salue la figure de don Tonino à Alessano
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Après avoir prié en silence ce vendredi 20 avril sur la tombe de l’évêque de Molfetta-Ruvo-Giovinazzo-Terlizzi, décédé d’une tumeur à l’estomac en 1993, François a voulu saluer la mémoire de don Antonino Bello dont la figure est toujours très populaire dans sa région natale des Pouilles, dans le sud de l’Italie.
«Comprendre les pauvres était pour lui la vraie richesse» a d’emblée relevé le Pape, évoquant don Tonino. Cette attention aux plus démunis, elle doit demeurer au centre la vie de l’Église : «une Église qui a à cœur les pauvres demeure toujours synchronisée sur le canal de Dieu, elle ne perd jamais la fréquence de l’Évangile» a expliqué François.
La dignité du travail au centre
Pour cela, il ne suffit pas de théoriser cette proximité mais «d’être proche d’eux» comme l’a fait l’évêque italien. «Les richesses ne le dérangeaient pas, c’est l’indifférence qui le blessait» a affirmé le Pape. «Il ne craignait pas le manque d’argent, mais il se préoccupait de l’incertitude du travail, problème toujours d’actualité aujourd’hui» a remarqué François. Pour don Tonino, c’est le travailleur avec sa dignité qui doit être au centre, et non l’avidité du profit, a souligné le Pape.
Cette préoccupation pour les plus humbles se double d’un engagement pour la paix, indissociable de son premier combat, a relevé François. Don Tonino avait la certitude que «le meilleur moyen de prévenir la violence et tout type de guerre, c’est de prendre soin des nécessiteux et de promouvoir la justice. En effet, si la guerre génère la pauvreté, la pauvreté génère elle aussi la guerre».
Attention envers les Sud
Évoquer don Tonino, c’est parler de sa terre natale, celle qui l’a vu grandir et prêcher. Les Pouilles, situées dans le talon de la botte italienne, regardent vers «tant de Sud». «Vous êtes une fenêtre d’espoir pour que la Méditerranée, bassin historique de civilisation, ne soit jamais un arc tendu de guerre mais un arc de paix accueillant», a ainsi appelé le Pape aux habitants d’Alessano.
Le Pape François est aussi revenu sur la vocation selon don Tonino : «un appel à devenir non seulement des fidèles dévots, mais aussi des amoureux vrais et authentiques du Seigneur, avec l’ardeur du rêve, l’élan du don, l’audace de ne pas s’arrêter à des demi-mesures».
Le fait de se faire appeler don Tonino «raconte son désir de se faire petit pour être proche, de raccourcir les distances, d’offrir une main tendue», a expliqué François. C’est aussi le désir d’une «Église pour le monde : non pas mondaine mais pour le monde» a-t-il insisté. «le nom de don Tonino nous dit aussi son allergie salutaire vers les titres et les honneurs, son désir de se priver de quelque chose pour Jésus qui s’est dépouillé de tout».
C’est donc un hommage vers un homme «mû par l’exemple du Seigneur» que le Pape François a rendu à Alessano.
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