Le Pape : on ne parle pas de pauvreté quand on vit comme un pharaon
Le Pape a prévenu les évêques italiens, réunis dans la salle du nouveau synode au Vatican pour leur 71e assemblée plénière : pas question de les bastonner mais bien de partager avec eux trois préoccupations concernant l’Église italienne. La crise des vocations est la première d’entre elles. Il parle même d’une «hémorragie», due à «la culture du provisoire, du relativisme et du culte de l’argent» qui éloignent les jeunes des vocations. À cela s’ajoutent les scandales et le témoignage tiède des pasteurs.
Pour y remédier, François a proposé de partager les prêtres, dans l’esprit de fidei unum, à l’échelle de l’Italie. Dans certaines régions comme les Pouilles, il y a une surabondance de prêtres quand au Piémont, il n’y en a pas assez. «Pensez à une belle créativité et voyons ce que cela donne, vous en êtes capables».
Gestion des finances : peut mieux faire
La seconde préoccupation concerne la pauvreté évangélique et la transparence. Sans pauvreté, il n’y a pas de zèle apostolique. «Qui croit, ne peut pas parler de pauvreté et vivre comme un pharaon» a lancé le Pape aux évêques. Il est scandaleux de gérer les biens de l’Église comme des biens personnels a-t-il insisté, confiant que celui lui faisait mal quand il entendait qu’un ecclésiastique s’était fait manipuler en gérant de manière malhonnête «les sous de la veuve».
Il a ainsi invité chacun des évêques à au moins faire des petits gestes, payant de sa poche un dîner. Il a tout de même reconnu qu’au sein de la CEI, beaucoup avait été fait sur la voie de la pauvreté et de la transparence, incitant à faire plus.
Modification de la carte des diocèses
Enfin, le Pape a abordé la question du regroupement des diocèses italiens, un dossier technique difficile à mener mais dans l’agenda des papes depuis Paul VI qui estimait dès 1964 qu’il y avait trop de diocèses en Italie. En 2016, la CEI a demandé aux conférences épiscopales régionales d’envoyer un projet de réforme. «C’est le moment de le conclure au plus vite» a affirmé François.
Le Pape a enfin invité les évêques à lui poser toutes les questions qu’ils voulaient, à huis clos.
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