Le Pape François confie son admiration pour Jean XXIII
Cyprien Viet – Cité du Vatican
Dans cet entretien, le Pape précise que cette pérégrination des reliques de saint Jean XXIII est «un don et une occasion» pour un nouveau chemin de foi, surtout pour tous ceux «qui n’ont jamais pu venir à Rome pour prier sur sa tombe qui se trouve dans la basilique Saint-Pierre» : les personnes âgées, les pauvres, les malades, qui pourront se sentir interrogés par l’invitation de Jean XXIII à fixer le regard «sur ce qui compte vraiment» : «Ce crucifix qu’il avait mis devant son lit», et qui montre que «le christianisme n’est pas un idéal à suivre, une philosophie à laquelle adhérer ou une morale à appliquer», mais plutôt «une rencontre avec Jésus-Christ qui nous fait reconnaître sa présence dans la chair des frères et des sœurs».
Reconnaître le visage du Christ
Pape au service de tous les hommes, qu’ils soient catholiques ou non, Jean XXIII a tracé un chemin «constellé de gestes de proximité» avec celui qui souffrait, en qui il reconnaissait le visage du Christ. En fidélité aux enseignements de Jean XXIII, il faut œuvrer à «créer une nouvelle culture, une nouvelle mentalité, éduquer les nouvelles générations à se penser comme une unique famille humaine, une communauté sans frontières». Faisant référence au 55e anniversaire de l’encyclique Pacem In Terris, le Saint-Père rappelle que la paix nécessite un engagement permanent, contre les armes mais aussi contre toute forme de violence, même symbolique. «Le véritable devoir de l’Église n’est pas de faire changer les gouvernements, mais de faire entrer la logique de l’Évangile dans la pensée et dans les gestes des gouvernants.»
François insiste aussi dans cet entretien sur la nécessité d’une «vraie culture du travail», qui ne soit pas seulement orientée vers la production, mais aussi vers une réflexion sur des modèles de consommation soutenable, durable. Car si le travail est soumis à une culture de consommation de masse, alors on brade aussi la dignité, le respect, l’honneur, la liberté des travailleurs. Une vraie «éducation à des comportements de responsabilité», aussi vis-à-vis du soin de la Création, est donc absolument nécessaire.
Le christianisme doit se régénérer dans l'Évangile
Le Pape évoque enfin l’avenir du christianisme en Occident, en déclarant qu’il faut comprendre que «cette identification absolue du christianisme avec la culture occidentale n’a plus de sens». Pour François, «le christianisme a en lui-même la force pour se régénérer dans sa nature évangélique». Le Pape donne raison aux «penseurs et théologiens qui disent que le christianisme futur, ou bien sera plus concrètement catholique, universel, pleinement ecclésial, respectueux des cultures, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine… ou bien risquera l’insignifiance quant à la proposition de l’Évangile et au salut du monde». François martèle donc, à la suite de Jean XXIII, que l’essentiel est «le primat de la charité, l’engagement pour la justice et pour la paix».
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