Béatification prochaine de Mgr Angelelli, le "Romero argentin"
Manuella Affejee- Cité du Vatican
C’est le Pape lui-même qui a communiqué par téléphone la nouvelle à l’actuel évêque de La Rioja, Mgr Marcello Colombo, après avoir reçu en audience le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, actuellement sur le départ.
Mgr Angelelli, un évêque contre la dictature
Mgr Enrique Angelelli (1923-1976) fut une figure particulièrement marquante de l’Eglise argentine. Après avoir été évêque de Cordoba, et avoir participé au Concile Vatican II, il fut nommé par le Bienheureux Paul VI évêque de La Rioja, où il se distingua par un fort engagement social. «Toujours avoir une oreille tournée vers le peuple, et l’autre vers l’Evangile», aimait à répéter celui que beaucoup surnomment le «Romero argentin». Il ne prit jamais la peine de cacher son hostilité envers la «guerre sale» et la dictature du général Videla, s’attirant l’ire des autorités.
Il mourut dans un accident de voiture déguisé le 4 août 1976. Pendant des années, les autorités soutinrent que cette mort était accidentelle, en dépit des signes qui attestèrent de sa nature criminelle. En 2014, deux officiers de l’armée, -qui avaient, selon un témoin, achevé par balles Mgr Angelelli après le simulacre d’accident-, furent condamnés à la prison à perpétuité.
Deux autres Argentins et un Français tués en haine de la foi
Avec Mgr Angelelli seront béatifiés trois autres personnes, tous morts «en haine de la foi», durant la même période. Le père Carlos Murias, jeune franciscain, avait été envoyé par Mgr Angelelli au service des pauvres de Chamical. Son engagement en faveur des paysans lui avait valu une étroite surveillance des militaires. Le 18 juillet 1976, des hommes se présentant comme des policiers l’arrêtèrent alors qu’il se trouvait dans un monastère. Le curé de la paroisse de Chamical, le père Gabriel Longueville, prêtre français Fidei Donum, refusa de le laisser partir seul et choisit de l’accompagner. Leurs corps furent retrouvés deux jours plus tard dans un champ, atrocement mutilés.
Wenceslao Pedernera, paysan, organisateur du Mouvement rural catholique, fut assassiné chez lui, devant sa femme et ses filles, par des hommes masqués, le 25 juillet 1976. Avant d’expirer, à l’hôpital où on l’avait transporté, il pardonna à ses meurtriers.
Signature de trois autres décrêts
D’autres décrêts ont été signés à la même occasion. Celui reconnaissant le miracle attribué à l’intercession du Bienheureux Nunzio Sulprizio (1817-1836), laïc italien. Une Mexicaine et une Espagnole seront également prochainement béatifiées: la vénérable Maria Cabrera Arias (1862-1937), laïque et mère de famille, et la vénérable Maria Guadalupe Ortiz de Landazuri (1916-1975), laïque et membre de l’Opus Dei.
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