Corpus Domini: "Jésus, Pain de vie, est notre force"
Debora Donnini – Cité du Vatican
La Solennité du Corps et du Sang du Christ a ses origines au XIIIe siècle et demeure jusqu’à présent une fête très suivie, notamment en Amérique du Sud et en Italie. Cette année le Pape célèbre la messe et la procession à Ostie, comme le fit Paul VI en 1968.
La Solennité du Corpus Domini avec la procession eucharistique trouve ses origines au XIIIe siècle, avec l’expérience mystique d’une religieuse qui vivait près de Liège, en Belgique. Progressivement, aux XIIIe et XIVe siècles, sous le nom de "Fête-Dieu", aussi appelé Fête du Saint-Sacrement ou Fête du Corps et du Sang du Christ s'est diffusée à travers de grandes processions eucharistiques. Organisée le jeudi suivant l’octave de la Pentecôte, s’est imposée comme une fête très populaire, bien que dans certains pays comme la France, elle ait perdu de sa visibilité au cours du XXe siècle.
En Italie, comme en Belgique et en France, elle est désormais célébrée le deuxième dimanche après la Pentecôte. À partir de 1979, Jean-Paul II avait toutefois institué la tradition de célébrer cette liturgie le jeudi soir, conformément au calendrier romain officiel, en présidant la messe à la cathédrale Saint-Jean-de-Latran puis la procession eucharistique jusqu’à la basilique Sainte-Marie-Majeure. Benoît XVI, de 2005 à 2012, puis François, de 2013 à 2016, ont perpétué cette tradition. Puis l’an dernier, le Pape François avait décidé d’organiser cette liturgie le dimanche, en se calant donc sur le calendrier italien, «afin de favoriser la présence des personnes et de ne pas créer de problèmes ultérieurs en ville sur une journée travaillée», avait expliqué le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Greg Burke.
Cette année, l’évêque de Rome a décidé de décentraliser cette liturgie à Ostie, ce qui n’est toutefois pas une première puisque Paul VI, en 1968, avait fait le même choix. Ce dimanche après-midi, donc, le Pape présidera la messe à l’église Sainte-Monique pour se rendre ensuite en procession jusqu’à la paroisse Notre-Dame-de-Bonaria.
L’eucharistie donne la force de se donner pour les autres
Au cours des années, le Pape François a souligné différents aspects de cette Solennité. Avant tout, la force de se donner aux autres, qui vient justement de l’eucharistie, comme il rappelait en 2016 : «Que de mamans, que de papas, avec le pain quotidien, coupé sur la table de la maison, ont rompu leur cœur pour faire grandir leurs enfants, et les faire bien grandir! Que de chrétiens, comme citoyens responsables, ont rompu leur propre vie pour défendre la dignité de tous, spécialement des plus pauvres, des exclus et des discriminés ! Où trouvent-ils la force pour faire tout cela ? Justement dans l’Eucharistie : dans la puissance d’amour du Seigneur ressuscité, qui aujourd’hui aussi rompt le pain pour nous et répète : « Faites cela en mémoire de moi »». (Homélie du Corpus Domini – 26 mai 2016)
L’année précédente, il avait mis en évidence le fait que ce qui nous permet de ne pas nous désagréger est justement l’eucharistie. «Le Christ présent au milieu de nous, sous le signe du pain et du vin, exige que la force de l’amour dépasse toute déchirure et, en même temps, qu’elle devienne communion, même avec le plus pauvre, soutien pour celui qui est faible, attention fraternelle pour ceux qui ont du mal à porter le poids de la vie quotidienne et qui courent le danger de perdre la foi.» (Homélie du Corpus Domini – 4 juin 2015)
Et en 2014, le Pape avait mis en garde contre les différents types de nourriture qui nous sont offerts : «La nourriture qui nous nourrit vraiment et qui nous rassasie est uniquement celle que nous donne le Seigneur! La nourriture que nous offre le Seigneur est différente des autres, et peut-être ne nous semble-t-elle pas aussi savoureuse que certains plats que nous offre le monde. Alors nous rêvons d’autres repas, comme les juifs dans le désert, qui regrettaient la viande et les oignons qu’ils mangeaient en Egypte, mais qui oubliaient qu’ils mangeaient ces repas à la table de l’esclavage.» (Homélie du Corpus Domini - 19 juin 2014)
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