Pape François: la bioéthique doit partir de la vie, non de la maladie et de la mort
Benedetta Capelli-Cité du Vatican
La vie humaine dans le contexte d’un monde globalisé. A partir de lundi, l’Académie pontificale pour la Vie réfléchit sur ce vaste thème, lors de son assemblée générale qui se tient en salle du Synode au Vatican jusqu’à mercredi. L’occasion pour le Pape d’offrir une analyse sur la «qualité éthique et spirituelle de la vie à toutes ses étapes».
Le primat de la vie humaine
La vie, qu’elle soit en gestation, adolescente, presque consommée, qu’elle soit avilie, marginalisée, ou rejetée, est toujours une vie humaine, rappelle d’emblée le Pape. N’oubliant pas les apports nécessaires de la biologie, qui explore les aspects «physiques, chimiques et mécaniques», François insiste sur le besoin d’une perspective plus large et plus profonde, qui prenne en compte tous les dimensions de la vie humaine.
Le «sale travail de la mort»
Renoncer à la vie, «condamner les pauvres à la faim, les persécutés à la guerre, les personnes âgées à l’abandon», c’est s’adonner au «sale travail de la mort». Le mal, affirme le Pape, cherche à nous persuader que la mort est la fin de toute chose, que nous sommes venus au monde par hasard, et que nous sommes destinés à finir dans le néant. Assimilée à un «virus spirituel contagieux», cette logique pousse au repli sur soi, engendre des hommes et des femmes «miroirs», préoccupés de leur seul reflet, tels Narcisse dans la mythologie.
Défense de la dignité humaine
Il incombe donc de penser la bioéthique à partir de la vie, de la valeur de chaque personne et de sa dignité, et non plus à partir de la maladie et de la mort. La bioéthique globale, ajoute le Saint-Père, sera une modalité spécifique pour développer la perspective de l’écologie intégrale, largement évoquée par ailleurs dans son encyclique Laudato Si’.
Une résistance morale courageuse
François rappelle en outre les différences fondamentales et complexes de la vie humaine: «homme, femme, paternité, maternité, filiation et fraternité», etc. Des conditions difficiles, des passages délicats ou dangereux qui exigent une sagesse éthique spéciale, et une «résistance morale courageuse». Le Pape rappelle ainsi le devoir de défendre de manière claire, ferme et passionnée «l’innocent qui n’est pas encore né», mais aussi la vie, tout aussi sacrée, des pauvres, des malades, des personnes âgées, et de tous ceux qui sont victimes de traite et de toutes formes d’esclavage.
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