Le Pape invite les travailleurs à agir pour l'éthique et l'inclusion sociale
Cyprien Viet - Cité du Vatican
Le Pape a rappelé que depuis l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII, «la doctrine sociale de l’Église a mis le travail au centre des questions qui concernent la société». «Le travail en effet est au cœur de la vocation donnée par Dieu à l’homme de prolonger son action créatrice et de réaliser, à travers sa libre initiative et son jugement, une domination sur les autres créatures qui se traduise non pas dans un asservissement despotique, mais dans l’harmonie et le respect».
François a dit sa préoccupation face à la condition actuelle de l’humanité, souvent marquée par les signes du péché et de l’égoïsme. Trop de personnes demeurent exclues du progrès économique, et se retrouvent marginalisées ou même chassées de leurs terres en raison de la violence et de la dégradation environnementale, a regretté le Pape, invitant à ne pas rester «passifs ou indifférents face à la faiblesse et à la souffrance qui touchent tellement de personnes», et notamment de nombreux jeunes.
Non à la théorie du ruissellement
L’espérance d’un futur meilleur passe par la liberté d’entreprendre et de travailler, mais «aucune sécurité économique ni aucune forme d’assistance ne peut assurer une plénitude de vie et réalisation personnelle». Ce qui compte, c’est que chacun puisse apporter sa contribution à la vie sociale et développer ses potentiels dans un cadre éthique, en interdisant la fraude et le mensonge «qui empoisonnent le marché, la coexistence civile et la vie même des personnes, surtout des plus faibles».
L’amour pour les frères doit nous servir de «carburant spirituel». L’incarnation chrétienne invite à vivre dans la sainteté non seulement avec l’esprit mais «aussi avec les pieds, pour aller vers les frères, et les mains, pour partager avec eux». Dans une nouvelle critique de la théorie du ruissellement qui inspire de nombreux dirigeants politiques, le Pape a invité à se détacher de «l’illusion confortable» qui mène à penser que de la table riche de quelques-uns puisse «pleuvoir automatiquement le bien-être pour tous». « Ceci n’est pas vrai », a-t-il insisté. Il a au contraire invité à ne pas «vivre dans le superflu», à «se dépenser pour la promotion de tous et à s’incliner avec compassion vers les plus faibles».
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