Le Pape à Bari: un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient
Arrivé à Bari en hélicoptère en début de matinée, le Pape François a accueilli, un à un, les patriarches à l’entrée de la basilique Saint-Nicolas. Il est ensuite descendu avec eux dans la crypte pour vénérer les reliques du saint du IVème siècle, un pont entre l’Orient et l’Occident. Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins, aussi bien catholiques qu’orthodoxes, prient sur ses reliques.
Saint Nicolas représente un pont entre Orient et Occident pour une Église qui en a besoin et qui compte sur la prière pour ramener de l’espérance et de la paix dans une région encore déchiré par les armes. Le cardinal Sandri préfet de la Congrégation des Eglises orientales rappelle que cette journée vise à interpeller les leaders du monde qui ont la capacité de ramener la paix dans la région. Une journée qui veut aussi apporter un témoignage d’unité entre les différentes Eglises, montrer que l’œcuménisme passe aussi par ce travail pour la paix.
Applaudi par la foule, le Pape et les patriarches ont ensuite rejoint le bord de mer, dans un minibus blanc sans vitre, déjà surnommé « la papamobile œcuménique ». La rencontre de prière à quelques mètres de la mer Méditerranée, a été brièvement introduite par le Pape François, qui a prononcé une allocution fixant le cadre de cette rencontre.
L'unité pour résister à la tentation de l'indifférence
«Nous sommes venus comme pèlerins à Bari, une fenêtre ouverte sur le Proche-Orient, portant dans le cœur nos Églises, les peuples et les nombreuses personnes qui vivent dans des situations de grande souffrance», a rappelé le Pape François. «Nous leur disons: nous sommes proches de vous. (...) Au Moyen-Orient, se trouvent les racines de nos propres âmes. Mais sur cette splendide région, une dense couche de ténèbres s'est épaissie, surtout ces dernières années: guerres, violences et destructions, occupations et formes de fondamentalisme, migrations forcées et abandons, le tout dans le silence de beaucoup et avec de multiples complicités», a déclaré l’évêque de Rome.
François a une nouvelle fois évoqué le drame de l’émigration de nombreux chrétiens. «Le Moyen-Orient est devenu une terre de personnes quittant leurs terres, a-t-il déploré. Et le risque existe que la présence de nos frères et sœurs dans la foi disparaisse, défigurant le visage même de la région, car un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient (...) Prions unis, pour invoquer du Seigneur des cieux cette paix que les puissants de la terre n'ont pas encore réussi à trouver», a insisté le Saint-Père, avant de lancer cette exhortation : «Répétons: que la paix soit avec toi ! Avec le psalmiste implorons-le particulièrement pour Jérusalem, une ville sainte aimée de Dieu et blessée par des hommes, sur laquelle le Seigneur pleure encore: que la paix soit avec toi ! (...) L'indifférence tue, et nous voulons être la voix qui contraste le meurtre de l'indifférence. Nous voulons donner la parole à ceux qui n'ont pas de voix, à ceux qui ne peuvent que boire leurs larmes, car aujourd'hui le Moyen-Orient pleure, souffre et se tait, tandis que d'autres le piétinent à la recherche du pouvoir et de la richesse. Pour les petits, les simples, les blessés, pour ceux pour lesquels Dieu est à leur côté, nous implorons: que la paix vienne!», a-t-il conclu.
Parmi les nombreux responsables présents pour cette prière œcuménique figuraient notamment Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, le patriarche Bartholomée 1er de Constantinople, ou encore le Pape copte Tawadros II.
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