Audience générale: honorer ses parents passe par l’accueil miséricordieux de leurs limites
Cyprien Viet – Cité du Vatican
«Honorer les parents mène à une longue vie heureuse !», a expliqué le Pape, qui a fait remarquer que la parole “bonheur” dans le Décalogue n’apparait qu’en étant liée à la relation avec les parents. «Honore ton père et ta mère, comme te l’a ordonné le Seigneur ton Dieu, afin d’avoir longue vie et bonheur sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu », est-il en effet écrit dans le 5e chapitre du Deutéronome.
«Cette sagesse pluri-millénaire déclare ce que les sciences humaines n’ont su élaborer que depuis à peine plus d’un siècle: le fait que l’empreinte de l’enfance marque toute la vie», a remarqué François, avant de préciser que «notre enfance est un peu comme une encre indélébile, qui s’exprime dans les goûts, dans les façons d’être, même si certains tentent de cacher les blessures de leurs propres origines».
Une reconnaissance inconditionnelle pour ceux qui nous ont donné la vie
«La juste reconnaissance envers ceux qui nous ont mis au monde» est donc «la condition d’une vie pleine et heureuse». Cette prise de conscience, qui ne doit pas être conditionnée aux mérites des parents, peut aider de nombreux jeunes à retrouver un sens et une sérénité dans leur construction de vie, si elle est vécue à la lumière de la foi. «De nombreux saints, et de très nombreux chrétiens, après une enfance douloureuse, ont vécu une vie lumineuse, parce que, grâce à Jésus-Christ, ils se sont réconciliés avec la vie», a remarqué le Pape. François a notamment évoqué les exemples de Nunzio Sulprizio, un ancien enfant battu qu’il canonisera le mois prochain, de sainte Joséphine Bakhita, une ancienne esclave au Soudan, et de saint Jean-Paul II, qui avait perdu sa maman à l’âge de 9 ans.
«Les énigmes de notre vie s’illuminent quand on découvre que Dieu nous prépare à être ses enfants», et que c’est dans le Christ que se manifeste le vrai Père qui nous offre de «renaître d’en haut». La question centrale de la vie ne devrait donc pas être «pourquoi ?» mais «pour qui ?». «Pour qui m’est-il arrivé ceci ? En vue de quelle œuvre Dieu m’a-t-il forgé à travers mon histoire ?» Chacun doit relire son expérience de vie, même si elle est triste et douloureuse, à la lumière de l’amour que chacun peut encore offrir aux autres comme une source de salut. C’est en prenant pleinement conscience de cette grande et belle responsabilité que l’on peut «commencer à honorer nos parents avec une liberté d’enfants adultes et un accueil miséricordieux de leurs limites», a expliqué le Pape François.
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