Le Pape développe sa théologie de la tendresse
Si la théologie se réfère à un certain contexte académique, la tendresse évoque les relations humaines, selon François. En réalité, c’est notre foi qui lie ces deux idées inextricablement, a-t-il estimé. «La théologie ne peut pas être abstraite, car elle découle d'une connaissance existentielle».
Le sentiment l’emporte sur le concept
Enracinée dans les savoirs existentiels, la théologie est alors appelée à communiquer le caractère concret de l'amour de Dieu. D’autant plus qu’aujourd’hui, «le sentiment l’emporte généralement sur le concept ou la pratique». Et le Pape d’ajouter un facteur civilisationnel: «La théologie ne peut pas ignorer que dans de nombreuses régions du monde, l’approche des questions vitales ne commence plus par les questions ultimes ou les exigences sociales, mais par ce que la personne ressent émotionnellement».
L’amour de Dieu n’est pas abstrait
De plus, relève le Souverain pontife, il est clair que «l'amour de Dieu n'est pas un principe général abstrait, mais personnel et concret, que le Saint-Esprit communique intimement», poursuivant: «il atteint et transforme les sentiments et les pensées de l'homme». Quel contenu accorder alors à une théologie de la tendresse? La beauté de se sentir aimé par Dieu et la beauté de se sentir aimé au nom de Dieu, répond l’évêque de Rome.
Selon François, toutes ces considérations peuvent approfondir la recherche pour donner à l'Église une théologie «savoureuse», nous aider à vivre une foi consciente, brûlante d'amour et d'espoir; nous exhorter à fléchir, touché et blessé par l'amour divin. En ce sens, observe-t-il, la tendresse fait référence à la Passion. «La Croix est en fait le sceau de la tendresse divine, tirée des plaies du Seigneur. Ses blessures visibles sont les fenêtres qui ouvrent son amour invisible».
De la pierre à la chair
La Passion du Christ nous invite alors à transformer notre cœur de pierre en un cœur de chair. Le Pape égraine ainsi sa dernière idée: «se sentir aimer». Quand l'homme se sent vraiment aimé, il a tendance à aimer. La tendresse, loin d’être réduite au sentimentalisme, est la première étape pour surmonter le repli sur soi, sortir de l’égoïsme qui porte atteinte à la liberté humaine, juge le Pape François, ajoutant que pareille théologie de la tendresse était ainsi tournée avec dynamisme vers Dieu. «Une théologie non narcissique, au service de la communauté, une théologie qui ne se contente pas de répéter les paradigmes du passé, mais qui est la Parole incarnée».
Les participants à la conférence «La théologie de la tendresse selon le pape François», reçus par le Pape, se retrouveront à Assise en Ombrie italienne du 14 au 16 septembre prochain.
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