Le Pape à la police: se faire proche des derniers pour changer le monde
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Sans la légalité, le respect et la justice, la société grouillerait tôt ou tard en un dédale d’intérêts personnels, déliés les uns des autres et même en contraposition. Sans ces trois piliers, pas de bien commun. «Le bien d’une société ne provient pas du bien-être de la majorité ou du respect des droits de ‘presque tous’ », explique le Pape. Le bien de la société vient du bien de la collectivité où, si quelques-uns souffrent, « tous les membres partagent sa souffrance (1 Corinthiens, 12) ».
Attention aux plus faibles
Devant la police d’État, le Pape rappelle que sans la légalité et la justice, les plus faibles sont les premières victimes, car elles ont moins de moyens pour se défendre et veiller à elles-mêmes. François évoque les migrants qui ont tout quitté et doivent repartir de zéro, les personnes ayant perdu leur travail et leur toit sans pouvoir protéger leur famille, les marginalisés et les malades. «De tout ceux-là, vous vous faites proches quand vous cherchez à lutter contre la criminalité, le harcèlement et les arnaques», explique-il, quand ils donnent de leur temps et de leur personne pour former les jeunes, protéger les écoles, le territoire ou le patrimoine artistique du pays.
Le Pape se félicite de la portée de leurs initiatives, motivées par la nécessité du vivre-ensemble, mais aussi par l’attention accordée aux personnes qui ont besoin de leur aide. «Comme le fait un bon parent, poursuit François, vous ne vous limitez pas à dire à votre enfant qu’il doit une fois pour toutes être attentif aux dangers, mais vous vous intéressez à tous les pièges dans lesquels il peut tomber, vous cherchez à l’instruire et à l’accompagner».
Annoncer la fraternité
Le Pape remercie enfin les policiers pour le message de partage et de solidarité qu’ils transmettent, souvent de manière cachée. Il les encourage à mettre «dans la pâte de la société le ferment de l’égalité et de la fraternité». Car la charité peut renouveler les rapports interpersonnels, changer ainsi le monde et l’histoire. C'est ce qu'enseignent Jésus et ses premiers disciples, a expliqué le Pape.
Aux premiers siècles du christianisme, l'annonce d'une fraternité entre tous les hommes a sapé les bases sur lesquelles reposaient l'esclavage, pour y mettre fin. Le message du Christ qui meurt sur la Croix en pardonnant sans accuser et en acceptant la souffrance par amour, a renversé la hiérarchie des valeurs, et donné une dignité nouvelle aux exclus et aux délaissés. Il a offert un autre tournant culturel, en agissant comme il l'a fait auprès des femmes, des malades et des enfants. Aujourd'hui, les comportements violents ou le désintérêts vis-à-vis de ces catégories de personnes nous semblent tout à fait injuste.
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