Angélus: «l’Église ne croît pas par prosélytisme mais par attraction»
Avant la prière dominicale de l’angélus, le Pape François a médité sur un épisode de l’évangile selon Saint-Marc. Lorsqu’un homme qui n’appartenait pas au groupe des disciples de Jésus se mit à chasser des démons en son nom, les disciples, et particulièrement Jean, voulaient l’interdire et en référèrent à Jésus qui répondit: «Ne l'en empêchez pas car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. Qui n'est pas contre nous est pour nous» (Mc, 39-40).
Éduquer à la liberté intérieure
Ainsi le Pape François souhaite tirer une leçon contemporaine de cet épisode. Si Jean et les autres disciples manifestent une attitude de fermeture face à cette personne «externe», Jésus, lui, semble très libre, pleinement ouvert à la liberté de l’Esprit de Dieu, qui dans son action n’est limité par aucune frontière ni par aucune clôture, constate le Pape, poursuivant: «Avec cette attitude, Jésus veut éduquer ses disciples, même aujourd'hui, à cette liberté intérieure».
S’ouvrir sans céder au zèle
Cette situation se reproduit dans les communautés chrétiennes de tout temps, et aussi en nous-mêmes, explique le Saint-Père. «En toute bonne foi, en effet, avec zèle, on voudrait protéger l’authenticité d’une certaine expérience, en particulier charismatique, en protégeant le fondateur ou le dirigeant des faux imitateurs. Et en même temps, il y a la crainte de la "concurrence", vous ne pouvez pas apprécier le bien que font les autres parce que "ce n'est pas le nôtre"».
Le Souverain pontife dénonce cette forme d’ «auto-référentialité», «à la racine du prosélytisme». Or, comme le rappelait Benoît XVI, l’Église ne croit pas par prosélytisme, mais par attraction, cite le Pape François.
Être plus attentif au bien, au beau et au vrai
Ainsi au contraire, Jésus nous appelle à ne pas penser «selon les catégories "ami / ennemi", "nous / eux", "celui qui est dedans / qui est dehors"», mais à aller plus loin, à ouvrir le cœur de pouvoir reconnaître sa présence et l'action de Dieu même dans des zones inhabituelles et imprévisibles et chez des personnes qui ne font pas partie de notre cercle, ajoute François, exhortant à être plus attentif à «l'authenticité du bien, du beau et du vrai qui est accompli, qu'au nom et à la provenance de ceux qui le font». Au lieu de juger autrui, nous devons nous examiner nous-mêmes et apprendre à aimer notre communauté sans jalousie ni fermeture, toujours ouverte sur le vaste horizon de l'action du Saint-Esprit, a-t-il enfin conclu.
Après l’angélus
Enfin après l’angélus, le Pape en a profité pour exprimer toute sa proximité avec les populations de l'île de Célèbes, en Indonésie, touchée par un fort tsunami. «Je prie pour les morts, pour les blessés et pour ceux qui ont perdu leur maison et leur travail. Que le Seigneur les console et soutienne les efforts de ceux qui essaient d'apporter un soulagement», a-t-il lancé, ajoutant quelques mots pour l’abbé marseillais Jean-Baptiste Fouque, aujourd’hui béatifié à Marseille.
«L'exemple et l'intercession de cet apôtre de la charité nous soutient dans l'engagement d'accueillir et de partager avec les plus faibles et les plus défavorisés».
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