Le message du Pape à l'ordre des mékhitaristes, une congrégation arménienne
Benedetta Capelli – Cité du Vatican
Le Pape François, très attaché aux traditions spirituelles de l’Arménie, pays où il s’était rendu en visite en juin 2016, a profité de cet anniversaire pour remercier le Seigneur de «l’abondante effusion de grâces et de charismes» reçues au cours des siècles par la Congrégation arménienne mékhitariste. Le Pape François l’a écrit dans une lettre datée du 5 septembre, envoyée à l’occasion du 3e centenaire de la fondation à Mgr Boghos Levon Boghos Zékiyan, délégué pontifical pour cette congrégation. Le message a été lu ce dimanche 16 septembre au terme de la célébration tenue en présence du cardinal Sandri.
François, dans ce message, rappelle que les membres de cette congrégation se sont distingués «par une vie religieuse fidèlement vécue, et, souvent, témoignée héroïquement, jusqu’au sacrifice suprême du martyre». En évoquant la figure du vénérable Mékhitar, l’un des grands réformateurs de la vie monastique dans les Églises d’Orient, le Pape a mis en évidence sa contribution pour la construction du «"sensus fidei" (la conscience de la foi, ndlr) du peuple arménien, l’une des expressions les plus brillantes de la spiritualité et de la culture de son peuple». Il invite donc la congrégation à «cultiver, approfondir et diffuser pour le bien de tout le peuple arménien» «le trésor spirituel et culturel» qui lui appartient depuis toujours.
Ouverture œcuménique
Le Pape a ensuite rappelé deux éléments d’une valeur particulière : «La tradition de l’humanisme théologique arménien incarné d’une façon singulière dans l’institution des Vardapet», un terme arménien qui exprime l’idée du moine érudit, protecteur et transmetteur des sciences sacrées et des arts. François a mis en lumière la synthèse originale accomplie par Mekhitar «entre l’humanisme ecclésial des Vardapet arméniens et l’humanisme classique occidental, dont des monuments insignes sont la production théologique, philosophique, historique, lexicographique et philologique de l’école mékhitariste». Le deuxième élément mis en évidence par le Pape est «l’ouverture œcuménique prophétique insérée dans la spiritualité mékhitarienne», en lien avec la tradition de l’Église arménienne incarnée, entre autres, par saint Grégoire de Narek.
Le Pape a également rappelé «les incompréhensions et les difficultés» que Mekhitar et la congrégation ont rencontré mais qui ont été surmontées, et qui «sont une part indicible du charisme» encore aujourd’hui d’une grande actualité. «Le Saint-Siège, qui a toujours nourri pour Mekhitar et ses enfants une attention particulière, a été et demeure aux côtés de la congrégation dans ces passages délicats, en offrant toute l’aide et le soutien possible.»
Continuer à illuminer la route du peuple arménien
En lien avec le monastère de Vienne, l’île est un lieu vivant, malgré la réduction générale du nombre de moines, toujours appelés à «maintenir ouverts et amples les horizons de la mission et fort le lien de la communion». «L’identité mékhitariste consiste dans le fait d’être avant tout des personnes entièrement consacrées à Dieu, une vocation irréalisable sans une communion réelle avec les confrères et sans l’engagement total, intègre et joyeux des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, une source évangélique de vrai renouvellement et une garantie sûre dans les labeurs d’aujourd’hui», insiste le Pape.
«Je souhaite, écrit-il en conclusion, que la flamme allumée par le fondateur continue à illuminer la voie épineuse et florissante du peuple arménien avec la foi dans le Christ et avec l’espérance que sa Parole contemplée, étudiée et diffusée génère d’une façon pérenne.»
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