Le Pape aux jeunes d’Estonie: «L’amour n’est pas mort»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Saint-Père a longuement été applaudi à son entrée dans la cathédrale. Deux jeunes ont pris la parole pour accueillir le Pape, faisant part de leur joie de l’accueillir, y compris de la part des non-chrétiens présents. Plusieurs chants ont été entonnés, la musique tenant une place importante dans la culture et la foi estonienne, a rappelé une jeune fille.
Des témoignages de vie avant le synode
Trois jeunes ont témoigné de leur vie, un catholique, une luthérienne et un orthodoxe, ainsi que de l’importance de la foi dans leur existence.
«Il est toujours beau de se réunir, de partager des témoignages de vie, s’est félicité le Pape François en remerciant ces jeunes au début de son discours… Et il est très beau de nous retrouver ensemble, nous qui croyons en Jésus Christ.»
«Si nous nous efforçons de nous considérer comme des pèlerins qui font le chemin ensemble, nous apprendrons à ouvrir notre cœur avec confiance au compagnon de route…», a-t-il affirmé.
Une semaine avant l’ouverture du synode des jeunes à Rome, François est revenu sur les nombreuses interrogations de ces jeunes: «Dans la consultation précédant le Synode que nous célébrerons bientôt et durant lequel nous réfléchirons sur les jeunes, beaucoup parmi vous demande que quelqu’un vous accompagne et vous comprenne sans juger, et qu’il sache vous écouter…»
Le Pape a aussi dressé un constat de l’œcuménisme: «Nos Eglises chrétiennes –reviennent parfois à des attitudes dans lesquelles il a été plus facile pour nous de parler, de conseiller, de proposer à partir de notre expérience, plutôt que d’écouter, de se laisser interroger et éclairer par ce que, vous, vous vivez».
Un hommage à l’exigence des jeunes
«Nous savons que vous voulez et attendez , a lancé le Pape aux jeunes: être accompagnés non par un juge inflexible ni par un parent craintif et hyper-protecteur qui maintienne dans la dépendance, mais par quelqu’un qui n’ait pas peur de sa propre faiblesse».
François a ainsi rendu hommage au courage et à la franchise de nombreux jeunes et a tenu à rappeler leurs exigences envers des Églises qui parfois leur semble trop lointaines: «Nous avons vraiment besoin de nous convertir, de découvrir que pour être à vos côtés, nous devons renverser tant de situations qui sont, en définitive, celles qui vous éloignent»
Une Église plus lisible
Il a appelé de ses vœux une Église qui se doit d’être plus lisible pour ces jeunes: «Beaucoup de jeunes ne nous demandent rien par ce qu’ils ne nous considèrent pas comme un interlocuteur valable pour leur existence», a constaté le Saint-Père. «Certains demandent même expressément qu’on les laisse tranquilles, car ils trouvent la présence de l’Église pénible voire irritante. Ils sont indignés par les scandales sexuels et économiques, face auxquels ils ne voient pas une nette condamnation».
«En vous voyant ainsi, réunis, et chantant, je m’unis à la voix de Jésus et je reste admiratif, parce que, malgré notre manque de témoignage, vous continuez à découvrir Jésus au sein de nos communautés », a poursuivi le Pape. «Au-delà de nos limites, de nos divisions, Jésus continue à être le motif pour être ici», a-t –il poursuivi sous l’abside peinte de la cathédrale luthérienne qui montre un Christ bras ouverts.
«L’amour n’est pas mort»
Cela plait à Jésus que les jeunes vivent de l’action «plus que de la spéculation et de la théorie», ces jeunes qui montrent que «l’amour n’est pas mort», malgré les signes que la société renvoie parfois. Car Dieu nous accompagne toujours dans cette entreprise de porter cet amour à tous les jeunes qui ont perdu le sens de leur vie. «Dieu n’a pas peur des périphéries, et même, Lui-même s’est fait périphérie »
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