Lituanie: le Pape se rend au sanctuaire de la Mère de Miséricorde
Manuella Affejee- Cité du Vatican
C’est pour protéger Vilnius des attaques tartares, qu’en 1503, le Grand-Duc de Lituanie Alexandre la fit ceindre de murailles protectrices, percées de plusieurs portes. Celles-ci furent détruites au XVIIe siècle, lors d’une invasion. Seule subsista la «Porte de l’Aurore», où se trouvait déjà alors l’image de la Vierge, «Mère de Miséricorde». Cette peinture, qui appartient à l’iconographie dite des «vierges noires», a toujours fait l’objet d’une grande dévotion parmi les catholiques lituaniens ; de nombreux témoignages de grâces particulières et de miracles y sont rattachés et sa popularité dépasse bien les frontières de la Lituanie.
Le visage de Jésus, imprimé en chaque homme et femme
La mère de Miséricorde fut d’un grand soutien durant les périodes sombres que vécut le pays, notamment lors des occupations nazie puis soviétique. «En ces jours-là, elle voulait nous enseigner que l’on peut protéger sans attaquer, qu’il est possible d’être prudents sans avoir le besoin malsain de se méfier de tout le monde», a commenté en italien le Pape au pied de l’image sainte, entouré de centaines de fidèles qui ont pu bénéficier d’une traduction simultanée en lituanien. La mère de Dieu arrive à voir en chacun le visage de son fils Jésus, et «du moment que l’image de Jésus est posée comme un sceau en chaque cœur humain, a poursuivi François, chaque homme et chaque femme nous offre la possibilité de rencontrer Dieu». Aussi, lorsque nous nous replions sur nous-mêmes «par peur des autres», «lorsque nous construisons des murs et des barricades», nous nous privons de la Bonne Nouvelle de Jésus.
Ce sanctuaire, a relevé le Pape, reçoit la visite de nombreuses personnes issus de plusieurs nationalités, cultures et confessions ; une chose possible grâce à la liberté de circulation entre les pays. «Comme il serait beau si à cette facilité de se déplacer d’un lieu à un autre on ajoutait aussi la facilité d’établir des lieux de rencontre et de solidarité entre tous, de faire circuler les dons que gratuitement nous avons reçus, de sortir de nous-mêmes et de nous donner aux autres, en accueillant à notre tour la présence et la diversité des autres comme un don et une richesse dans notre vie».
La Mère de Miséricorde veut réunir la famille humaine
Alors que l’ouverture au monde est trop souvent synonyme de compétition et d’impitoyables rivalités, la Mère de Miséricorde tente, elle, de «réunir la famille et nous dit à l’oreille ‘cherche ton frère’», nous ouvrant ainsi à une aurore nouvelle. «Aujourd’hui, des enfants et des familles aux plaies sanguinolentes nous attendent» ; ce sont celles de Jésus, «réelles et concrètes», qui réclament qu’on leur apporte la «lumière de la charité qui guérit». Car, a précisé le Pape, «la charité est la clé qui nous ouvre la porte du Ciel».
Et le Pape d’enjoindre à prier pour que nos communautés, spécialement celles de Lituanie, sachent annoncer Jésus afin de construire une patrie inclusive, accueillante, «qui choisisse de construire des ponts et non des murs, qui préfère la miséricorde et non le jugement».
Le temps de prière s’est conclu par la récitation d’une dizaine de chapelet. Après avoir béni une couronne serti de pierres précieuses pour l’image de la Vierge et déposé devant elle un chapelet, le Pape a béni la foule de fidèles présents, parmi lesquels de nombreux enfants orphelins ou défavorisés, personnes âgées et malades.
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