Le dialogue du Pape François avec des jeunes du diocèse de Viviers
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
L’année dernière, Mgr Jean-Louis Balsa, évêque de Viviers, a proposé aux jeunes de son diocèse de partir pendant un mois à la découverte du diocèse de La Rioja, en Argentine. Ayant choisi de partir en mission dans ce pays d’Amérique Latine pour y servir l’annonce de l’Évangile, notamment auprès des plus pauvres, c’est là-bas que le Père Gabriel Longueville, prêtre Fidei Donum du diocèse ardéchois, a été assassiné en 1976 par des militaires de la dictature.
Au mois de juillet dernier, voilà donc un groupe d’une trentaine de pèlerins en route sur les pas du Père Longueville et d’autres martyrs de la même période : Mgr Enrique Angelelli, évêque du diocèse de La Rioja, Carlos Murias, Wenceslao Perdenera. Selon le diocèse de Viviers, tous seront béatifiés comme martyrs de la foi dans les prochains mois, à la Rioja.
En attendant, les jeunes pèlerins français et leur évêque ont rencontré le Pape François ce lundi, la rencontre prenant la forme d’un dialogue improvisé, le Pape répondant en espagnol, sa langue natale.
Écouter la Parole de Dieu et se salir les mains
Le Saint-Père a d’abord été interrogé par un jeune à propos de l’écoute et du partage de la Parole de Dieu avec des jeunes souvent convaincus d’être incompétents pour cela. «Plus pauvres en esprit nous devenons, mieux nous la comprenons», a rassuré François, demandant de ne pas seulement écouter la Parole de Dieu avec ses oreilles, mais «avec le cœur ouvert».
Une deuxième question concernait la prière. Le Pape François a rappelé la communion spirituelle établie avec les autres croyants dans la prière, même pour «l’ermite le plus caché qui se trouve seul dans son ermitage». «Quand vous priez tous seuls sachez que tout le peuple de Dieu qui prie est avec vous, et cela vous aidera à mieux rencontrer Jésus», a souligné le Pape.
Le Saint-Père a aussi rassuré un jeune qui s’inquiétait de ne plus vivre la dimension communautaire avec autant d’intensité que pendant le pèlerinage en Argentine. «Il est important que régulièrement, une fois par semaine, une fois par mois, vous vous retrouviez pour vous souvenir et vous renouveler», a-t-il conseillé aux jeunes.
Puis le Pape François les a encouragés à poursuivre le service du prochain qu’ils avaient pu expérimenter en Argentine. «Il est plus facile que les jeunes se salissent les mains pour faire quelque chose», a-t-il affirmé. Le Pape a souligné aussi souligné l’importance d’un dialogue à plusieurs dimensions : le «dialogue entre vous, pour former un groupe, doit être un dialogue avec l’esprit, savoir à propos de quoi on dialogue, avec le cœur, et avec les mains».
La grapa de La Rioja
Enfin, un jeune a demandé au Pape François quelle était la forme d’évangélisation «prioritaire». «Évangéliser en chemin», a répliqué le Saint-Père, comme l’a fait Jésus lui-même. «La douce et consolante joie de l’évangélisation» peut ainsi être expérimentée «à l’hôpital, à la maison de repos des anciens, ou dans un lieu pour enfants», a suggéré le Pape. En évitant surtout «la face de vinaigre». «Avez-vous essayé la grappa de La Rioja ? C’est la meilleure grappa du monde !» a ensuite lancé malicieusement le Pape François.
Le Saint-Père a également confié avoir connu le père Gabriel Longueville, ainsi que Mgr Angelelli dont il a rapporté ce conseil : «une oreille pour écouter la Parole de Dieu et une oreille pour écouter le peuple».
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