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Le bienheureux Giuseppe Toniolo Le bienheureux Giuseppe Toniolo 

Le Pape rend hommage au bienheureux Giuseppe Toniolo

A l’occasion du centenaire de la mort du bienheureux Giuseppe Toniolo, le Pape François a adressé une lettre à Mgr Mario Delpini, archeveque de Milan, par l’intermédiaire du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, samedi 24 novembre 2018.

C’est un hommage du Saint-Père à la figure de ce père et époux exemplaire, professeur d’économie à l’Université catholique du Sacré-Cœur de Milan qu’était Giuseppe Toniolo (1845-1948). Ce «modèle de sainteté laïque» avait inspiré tout un engagement social et politique auquel les catholiques ne peuvent échapper, s’ils souhaitent être fidèle à l'Evangile, relève François. En cela, le professeur était «enseignant au sens de prophète».

Les premières années de sa vie, entre 1845 et 1918, sont d’abord marquées par de grands changements. En particulier, le processus d'industrialisation qui a donné un nouveau visage à la société avec l’apparition du prolétariat, rappelle le Pape.

 Le Bienheureux Toniolo avait fait de cette question sociale et ouvrière la mission de sa vie, poursuit-il, ajoutant que ce dernier était aidé par sa rigueur d'érudit, sa capacité d'aimer la vérité et d'aller à contre-courant. «Toniolo était un protagoniste infatigable de l'engagement social, mais également d’une théorie d'un plan de renouvellement global» affirme le Pape. Et d’expliquer qu’au cœur de son projet se trouvait la conscience très contemporaine «que seule une rencontre entre foi et culture pouvait soustraire la société du matérialisme, de l'individualisme et d’une liberté sans limites».

Fort de cette idée, il s’est consacré à la promotion de la culture sociale des catholiques au moyen d’associations, de publications et de conférences. Ainsi a été créé un climat propice aux initiatives de solidarité, allant des coopératives aux banques populaires en passant par les banques rurales. Les Semaines sociales, promues par Toniolo en Italie en 1907, se poursuivent d’ailleurs encore aujourd’hui.

À cette fin, Gisueppe Toniolo, souligne le Pape, n'a cessé de rappeler deux principes complémentaires: la primauté de la société civile et le rôle non négligeable de l'État, selon les critères de subsidiarité et de solidarité, piliers de la doctrine sociale de l'Église.

Sa vision a progressivement pris un caractère de plus en plus global, en particulier lorsqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, Toniolo posait le problème de la garantie de la paix. Le Pape évoque ici son rôle près du Saint-Siège où il a promu un institut, laboratoire de droit international. «Comment ne pas partager avec Toniolo que la perspective d'une paix véritable et stable doit être construite en intégrant le respect des droits de la personne humaine, en dépassant l'individualisme, sur la base de la valeur sacrée de la personne humaine la vie et la valeur de la famille?» s’interroge enfin le Souverain pontife.

Comme Giuseppe Toniolo lui-même le disait, il était nécessaire de viser une «société de saints», reprend le Pape, espérant que les  «catholiques italiens» apprendront de cet «enseignant» sans égal à remettre en question l'urgence d'une nouvelle ère de leur engagement social et politique.

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24 novembre 2018, 12:24