Le Pape encourage le discernement de l’Académie pontificale des Sciences
«Le monde de la science, qui par le passé avait adopté des positions d'autonomie et d'autosuffisance, méfiantes envers les valeurs religieuses, semble aujourd'hui avoir pris davantage conscience de la réalité de plus en plus complexe du monde et de l'être humain». Le Saint-Père a ainsi entamé son adresse aux membres de l’Académie pontificale des Sciences, institution fondée à Rome en 1603, parmi l’une des premières du genre dans la péninsule italienne.
Repenser le progrès
Le Pape qui a relevé les sentiments d’insécurité et de peur, parfois suscités par les évolutions scientifiques et technologiques si elles ne sont pas contrôlées.
«La science et la technologie affectent la société, mais les peuples, avec leurs valeurs et leurs coutumes, influencent la science à leur tour», observe le Souverain pontife, plaidant pour plus d’attention aux relations entre peuples, société et science. Des relations que l’on doit «repenser», afin de promouvoir le progrès intégral de chaque être humain et le bien commun, a-t-il complété.
Discerner les avancées technoscientifiques
Pour ce faire, «dialogue et discernement» sont indispensables, en particulier lorsque l'horizon scientifique pose des défis décisifs concernant l’humanité tout entière. Le Saint-Père a pointé ici l’extrême vélocité des évolutions sociétales et des changements scientifiques.
L'Académie pontificale des sciences doit dans ce contexte examiner de quelle manière ces bouleversements nécessitent un engagement «sage et responsable» de la part de l'ensemble de la communauté scientifique, sachant qu’aujourd’hui, a estimé François, cette dernière est plus poreuse aux perspectives religieuses. «La communauté scientifique fait partie de la société et ne doit pas en être considérée comme séparée et indépendante», a-t-il martelé.
Un manque de volonté politique
De nombreux thèmes émergent pour les scientifiques contemporains, a souligné le Pape, qui en a exposé deux principaux: la crise climatique et la menace nucléaire. Le Successeur de Pierre constate enfin «qu’il manque de volonté politique et de détermination» pour mettre fin à la course aux armements et aux guerres, pour passer de toute urgence aux énergies renouvelables, à des programmes visant à garantir l’eau potable, la nourriture et la santé pour tous, pour investir dans le bien commun l'énorme capital qui reste inactif dans les paradis fiscaux.
Pratiquer «la charité du savoir»
Ainsi, l'Église ne s'attend pas à ce que la science respecte uniquement les principes d'éthique, héritage inestimable du genre humain, mais en attend un service positif, une «charité du savoir» de la part de tous les amis de la science à qui les clés de la connaissance ont été confiées, a expliqué le Pape François.
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