Pape François : vivre l’Avent, c’est opter pour l’inédit
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Foulard bleu autour du cou, des milliers de fidèles de tous âges ont exprimé leur joie à l’arrivée du Pape en salle Paul VI. Ils retrouvaient le Saint-Père quelques mois après sa venue sur leur terre, dans la botte italienne au sud de la Péninsule. François y avait honoré la mémoire de Don Tonino Bello, évêque de Molfetta dans les Pouilles, décédé en 1993 mais toujours aussi populaire en Italie en raison de sa proximité avec les plus vulnérables et son combat en faveur de la paix.
Tout naturellement, le Pape a ainsi repris plusieurs extraits d’homélies prononcées par Don Tonino dans le discours adressé ce samedi aux fidèles des diocèses de Ugento-Santa Maria di Leuca et Molfetta-Ruvo-Giovinazzo-Terlizzi. «Ne vous attristez pas de votre vie», disait l’évêque. Le Pape acquiesce : s’attrister revient à s’isoler, dire du mal des autres, ne pas avoir d’amis mais seulement des alliés, avoir un triste cœur. «Peut-être que tout va bien, que tout est beau et lumineux, mais lui ne voit que la tâche». Or celui qui place le Seigneur avant les problèmes retrouve la joie. Il arrête de pleurer sur lui-même et au contraire, console et aide son prochain. «Il apporte le trésor de la joie de Dieu à la pauvreté de l’homme d’aujourd’hui», assure le Pape. Bref, «celui qui croit en Jésus ne peut être triste».
Savoir vivre dans l'attente
Quand nous laissons le Seigneur pénétrer notre cœur, la vraie nouveauté arrive. Alors que commence ce samedi une nouvelle année liturgique, le Pape rappelle ces propos de Don Tonino : vivre l’Avent, c’est «opter pour l’inédit». Les hommes ont tendance à toujours vouloir des choses nouvelles car nous sommes nés pour de grandes choses, affirmait le prélat. C’est la promesse du Père, «le Dieu des surprises», poursuit François. Mais pour accueillir le Seigneur, encore faut-il «se montrer disponible à changer nos plans».
Il ne faut pas «vivre d’attentes», qui ne pourraient ne pas être comblées, mais «vivre dans l’attente, c’est-à-dire désirer que le Seigneur nous apporte de la nouveauté». Mais il faut savoir attendre. C’est un beau et joyeux moment, assure le Pape. Une joie dont les chrétiens doivent témoigner, non pas en restant «les mains dans les poches, mais actifs dans l’amour». La vie devient alors «de grandes fiançailles». Le Pape répète que «Nous ne sommes pas seuls (…) Dieu nous rend visite dans nos vies et attend d’être avec nous pour toujours.»
Suivre les routes inédites du Seigneur
La vie est pleine de peur affirmait Don Tonino : la peur de l’autre, de ne pas y arriver, de la violence, de ne pas être accepté, que nos actions soient inutiles, de ne pas trouver de travail. À ce scénario angoissant, l’Avent réplique par «l’Évangile de l’antipeur», expliquait l’évêque cité par François. Alors que ceux qui ont peur sont à terre, le Seigneur les soulage en deux paroles : «Redressez-vous et levez la tête» (Luc, 21,28). Si la négativité pousse à regarder parterre, Jésus nous invite à lever les yeux au ciel. «Nous ne sommes pas fils de la peur, mais de Dieu».
À ces fidèles qui fréquentent la mer et mesurent la transparence, la beauté et la grandeur de cette immense étendue de bleu, le Pape les invite à prendre le large. «Le Seigneur nous appelle à nous risquer en pleine mer. Il ne souhaite pas que nous soyons contrôleurs de port ou gardiens de phare, mais des navigateurs confiants et courageux qui suivent les routes inédites du Seigneur, jetant les filets de la vie sur sa Parole». Le Pape pousse à rejeter la paresse et la peur en vue de se sauver soi-même, car «ce n’est pas une vie chrétienne». Il faut agir. «Nous ne sommes pas faits pour des sommeils tranquilles mais pour des rêves audacieux», visant à tendre sa main vers son frère et la «consolation que l’on saura offrir mettra fin à nos peurs».
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