Le Pape François prie l’Angélus avec des jeunes malades du sida
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le Pape, très attendu dans ce foyer d’accueil du Bon Samaritain, a été accueilli dans un climat de simplicité et d’amitié. Un petit garçon de 13 ans, vêtu de l’habit des franciscains, a même entonné un chant devant le Saint-Père, reprenant les mots de saint François d’Assise : «Seigneur, fais de moi un instrument de ta Paix».
Après avoir été salué par le directeur de la Casa Hogar, le père Domingo Escobar, le Pape s’est adressé à l’assemblée. Une centaine de personnes étaient présentes, religieux et laïcs, dont les 18 malades du centre ainsi que des jeunes venus de d’autres foyers du Panama.
Le Bon Samaritain, un exemple d’humanité
«J’ai beaucoup désiré cette rencontre avec vous qui êtes ici», a d’abord reconnu le Saint-Père. «Être ici avec vous est pour moi un motif pour renouveler l’espérance. Merci de le permettre». Le Souverain Pontife a ensuite assuré que la Casa Hogar est «le signe de cette vie nouvelle que le Seigneur veut nous donner». «Ce ne sont pas seulement ceux que nous pourrions appeler les “premiers bénéficiaires” qui naissent ici de nouveau ; ici l’Église et la foi naissent et se recréent continuellement par la charité», a-t-il ajouté.
Le Saint-Père a également évoqué la figure du Bon Samaritain, dont le foyer porte le nom. Il montre que «le prochain est avant tout un visage que nous rencontrons en chemin, et par lequel nous nous laissons déplacer et émouvoir: déplacer nos schémas, nos priorités, et émouvoir intimement par ce que vit cette personne, afin de lui donner un lieu et un espace dans notre agir».
Se laisser toucher par un visage
Une nouvelle fois, le Souverain Pontife a dénoncé «l’indifférence», qui «elle aussi, blesse et tue». Au contraire, le Bon Samaritain «nous montre que le prochain est en premier lieu une personne, quelqu’un avec un visage concret, réel, et non pas une chose par-dessus laquelle passer ou à ignorer, quelle que soit sa situation. C’est le visage qui révèle notre humanité tant de fois souffrante et ignorée. C’est le visage qui gêne superbement la vie parce qu’il nous rappelle et nous met sur le chemin de ce qui est vraiment important, et nous délivre de banaliser et de rendre inutile notre suite du Seigneur», a insisté le Pape.
Ce visage, c’est aussi celui «silencieux et maternel de l’Église qui est capable de prophétiser et de créer des foyers, de créer des communautés», a poursuivi le Pape François. Un visage «qui normalement ne se voit pas et passe inaperçu, mais qui est le signe de la miséricorde tendre et concrète de Dieu, le signe vivant de la bonne nouvelle de la résurrection qui agit aujourd’hui dans notre vie».
Le foyer, lieu de pardon et de tendresse
Le Pape a ensuite offert une réflexion sur le sens du foyer, lieu de vie, de partage et de pardon. «Créer un “foyer”, c’est créer une famille», a-t-il expliqué. «C’est apprendre à se sentir unis aux autres au-delà des liens utilitaires ou fonctionnels qui nous font sentir la vie un peu plus humaine. Créer un foyer, c’est faire en sorte que la prophétie prenne corps et rende nos heures et nos jours moins inhospitaliers et anonymes. C’est créer des liens qui se construisent par des gestes simples, quotidiens et que nous pouvons tous faire». Un foyer vit grâce «à la collaboration de chacun». Et cela «implique de demander au Seigneur de nous donner la grâce d’apprendre à avoir de la patience, à se pardonner; apprendre tous les jours à recommencer», a insisté le Saint-Père.
Celui-ci a enfin invité l’assemblée à se tourner vers la Vierge Marie, à lui remettre «inquiétudes et besoins», «douleurs» et «blessures», «afin que, en Bonne Samaritaine, elle vienne à nous et nous porte secours par sa maternité, par sa tendresse, par son sourire de Mère».
Échanges de cadeaux et de signes d’amitié
Après la prière de l’Angélus et le message qui a suivi, le Pape a passé du temps avec les différents invités. Beaucoup se sont succédés auprès du Saint-Père pour échanger avec lui quelques mots, lui remettre un cadeau, lui demander sa bénédiction. Il s’agissait majoritairement de jeunes, venus de différents pays, accueillis dans des foyers tenus par des religieux pour des raisons douloureuses: maladie, violences subies, emprise de la drogue… La spontanéité et l’affection ont dominé ce temps privilégié, dont tous repartiront avec de nouvelles forces pour leur chemin de vie.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici