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Via Crucis des JMJ: Le chemin de croix de Jésus continue aujourd’hui

la Cinta Costiera de Panama City a accueilli de nouveau plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui ont participé à la Via Crucis avec le Pape François, vendredi 25 janvier. «Le chemin de croix de Jésus se poursuit encore de nos jours», a affirmé le Saint-Père avant d’indiquer la Vierge Marie, comme modèle à suivre pour répondre aux souffrances du monde.

Manuella Affejee - Panama 

La célébration s’est tenue sur la Cinta Costiera, au bord du Pacifique, alors que la nuit tombait lentement sur la capitale panaméenne. Toutes les stations étaient consacrées à des thèmes aussi variés que la corruption, les droits de l’homme, les violences faites aux femmes, les mères, l’avortement, le terrorisme, la protection de la maison commune, la question des migrants et réfugiés, ou encore les peuples autochtones. À chacune d’elles, de jeunes Cubains, Honduriens, Guatémaltèques, Salvadoriens, Vénézuéliens, Mexicains ou Haïtiens se sont relayés pour lire les méditations ou porter la croix. Le Pape a clos la célébration par une longue et intense prière, empreinte de gravité.

De nos jours, a-t-il débuté, le Seigneur «marche et souffre» dans tant de visages victimes de «l’indifférence (…) de notre société qui consomme et se consume, qui ignore et néglige la douleur de ses frères». Nous aussi, nous avons été parfois touchés par cette indifférence et ce conformisme paralysants, gagnés par cette tentation de se ranger du côté des vainqueurs, de tomber dans la culture du harcèlement, déplore le Pape: «Il a été difficile de te reconnaître dans le frère souffrant: nous avons détourné le regard, pour ne pas le voir; nous avons trouvé refuge dans le bruit, pour ne pas l’entendre; nous avons fermé la bouche, pour ne pas crier».

«Pour toi ce n’est pas comme ça, Seigneur», a poursuivi le Saint-Père, qui rappelle que Jésus, Lui, l’Agneau immolé, a voulu au contraire s’identifier à toutes nos souffrances, «rejoindre le chemin de croix de chaque jeune et le transformer en chemin de résurrection».

Face aux maux du monde, «Seigneur, que faisons-nous ?»

La marche de Jésus au Calvaire se prolonge encore aujourd’hui dans nombre de blessures et de maux contemporains: le cri étouffé des enfants à naitre, et ceux que l’on prive d’éducation et de famille; la maltraitance et l’exploitation des femmes, privées de dignité; le drame de ces jeunes victimes de personnes sans scrupules, -dont certaines prétendent servir le Seigneur; les ravages de la drogue, de la violence et de la prostitution sur les jeunes et leurs familles; l’ennui, la résignation qui happent les jeunes, étouffant leur capacité de rêver; l’exclusion; la solitude des personnes âgées; la souffrance des peuples autochtones privés de leur terre et de leur culture; le cri de la terre, blessée et avilie par une consommation frénétique et irraisonnée; l’insensibilité d’une société incapable de s’émouvoir de la détresse d’autrui. 

Face à cette douloureuse litanie, «Seigneur, que faisons-nous ?», a demandé le Pape. «Consolons-nous et accompagnons-nous le Seigneur, abandonné et souffrant, dans les plus petits et les plus délaissés? L’aidons-nous à porter le poids de la croix, comme le Cyrénéen, en étant acteurs de paix, créateurs d’alliances, ferments de fraternité? Restons-nous au pied de la croix comme Marie?»

Marie, gardienne de l’espérance

Et le Pape d’évoquer la mère de Dieu, «femme forte du ‘oui’» et d’inviter à la contempler, elle, «grande gardienne de l’espérance» qui est restée debout auprès de la croix de son fils, «sans dérobades et sans illusions», le soutenant sans faille dans son regard, et le protégeant avec le cœur. Marie, qui soutient et accompagne, est le modèle à suivre et à imiter, pour l'Église et les croyants. C’est d’elle que nous apprenons à dire «oui» à la patience constante de ces parents inquiets pour leurs enfants «qui ne prennent pas la bonne direction», «oui» à la persévérance de ceux qui n’ont pas peur de toujours recommencer même si tout semble perdu, de ceux qui ne se taisent pas devant la «culture de la maltraitance et de l’abus».

Avec la mère de Dieu et à son école, le Pape plaide pour une Église «qui favorise une culture qui sait accueillir, protéger, promouvoir et intégrer (…) qui ne généralise pas, par la condamnation la plus absurde et la plus irresponsable, en identifiant tout migrant comme porteur de mal social»; une Église qui accompagne avec miséricorde, une Église «de la mémoire», qui respecte les anciens.

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26 janvier 2019, 02:01