Angélus: «il n’y a rien de plus grand et de plus fécond que l’amour»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«Je vous le dis, à vous qui m’écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.» (Lc 6, 27-28). Ainsi commence l’Évangile qui nous est proposé ce dimanche. Les prescriptions de Jésus, rapportées par saint Luc, ne sont pas «une option, c’est un commandement», a d’emblée précisé le Pape François. Mais cette exigence n’est pas au-delà de nos forces, pour autant que l’on se mette à l’écoute du Seigneur… «et alors cela devient possible!», a assuré le Pape, rappelant que Jésus «s’est fait homme» non pas «pour nous laisser tels que nous sommes, mais pour nous transformer en hommes et en femmes capables d’un amour plus grand, celui de son Père et de notre Père».
Se laisser transformer par le Christ
La suite de l’Évangile va dans ce sens: «Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux», demande Jésus. Celui qui s’efforce de suivre le Seigneur «devient fils de Dieu et commence à ressembler vraiment au Père qui est aux cieux». Une transformation radicale, qui dépasse voire démentit ce que l’on aurait pu imaginer. «Nous n’avons plus besoin d’être violents, avec les mots et les gestes; nous nous découvrons capables de tendresse et de bonté; et nous sentons que tout cela ne vient pas de nous mais de Lui! Et donc ne nous en vantons pas, mais soyons seulement reconnaissants», a recommandé le Saint-Père.
L’amour, marque de reconnaissance du chrétien
«La logique de l’amour, qui culmine dans la Croix du Christ, est l’insigne du chrétien et nous pousse à aller à la rencontre de tous avec un cœur de frère», a-t-il également déclaré. «Il n’y a rien de plus grand et de plus fécond que l’amour», a poursuivi François, puisqu’il «confère à la personne toute sa dignité, alors que la haine et la vengeance la diminuent, défigurant la beauté de la créature faite à l’image de Dieu». Le commandement d’amour du Seigneur Jésus fait advenir «la révolution de l’amour, dont les principaux personnages sont les martyrs de tous les temps». Le Fils de Dieu «nous assure que notre comportement, empreint d’amour envers ceux qui font le mal, ne sera pas vain». «Donnez, et l’on vous donnera: c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous», est-il écrit au dernier verset de l’Évangile de ce dimanche. «Ce sera une belle chose que Dieu nous donnera si nous sommes généreux, miséricordieux», a souligné le Pape.
Mise en garde contre les “collectionneurs d’injustice”
En conclusion de son message, le Pape a rappelé l’importance du pardon, évoqué dans «cette parole sainte de Jésus, brûlante comme le feu». «Nous devons pardonner parce que Dieu nous a pardonnés et qu’il nous pardonne toujours», a-t-il affirmé. «Si nos cœurs s’ouvrent à la miséricorde, si le pardon est scellé par une accolade fraternelle et si les liens de la communion se resserrent, nous proclamons devant le monde qu’il est possible de vaincre le mal par le bien», a résumé le Souverain Pontife. «Parfois il est nous est plus facile de nous souvenir des torts que l’on nous a faits et des maux que l’on nous a faits et non des choses bonnes», a-t-il par ailleurs fait remarquer, regrettant que cela «devienne une maladie» chez certains. «Ce sont des “collectionneurs d’injustice”, ils se rappellent seulement les mauvaises choses qu’on leur a faites», a-t-il insisté. Jésus nous invite à «faire le contraire»: ainsi, «quand quelqu’un vient avec une rumeur, qui parle mal de l’autre, dire “Mais oui, peut-être, mais il a cela de bon”». En bref, «renverser le discours. C’est ça, la révolution de la miséricorde», a indiqué le Pape.
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