Rencontre entre le Pape et les frères de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le discours du Saint-Père aux frères de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu était composé de trois thèmes: discernement, proximité et mission partagée.
Un discernement ancré dans le temps
En premier lieu, le Pape a évoqué le discernement, cette «attitude fondamentale dans la vie de l’Église et dans la vie consacrée». Il en a rappelé les trois principaux aspects: «faire mémoire du passé avec reconnaissance, vivre le présent avec passion et embrasser le futur avec espérance». Le discernement conduit ainsi «à la purification de notre histoire et de notre charisme, à séparer le bon grain de la paille, à fixer notre attention sur ce qui est important». Vis-à-vis du présent, le discernement permet d’éviter la «routine» et la «médiocrité» et «transforme la passion pour le Christ en compassion». Concernant le futur, c’est la possibilité de «continuer à rendre fécond le charisme de l’hospitalité et du soin», caractéristique de l’Ordre, tout en «affrontant les nouveaux défis».
Le Saint-Père a donc exhorté les frères hospitaliers à ne pas céder «à la tentation de l’autoréférentialité», qui ferait de l’Ordre «une armée fermée, une réserve fermée». Au contraire, les religieux doivent dialoguer, débattre et construire «ensemble», à partir des «racines», en s’inspirant du fondateur, saint Jean de Dieu: «un homme passionné de Dieu et compatissant envers le malade et le pauvre», selon les mots du Souverain Pontife.
Des structures «samaritaines»
Dans un deuxième temps, le Pape a insisté sur la dimension de «proximité-hospitalité», au cœur du charisme de cet ordre approuvé par saint Pie V le 1er janvier 1572. «La passion et la compassion sont des énergies de l’Esprit qui donneront du sens à votre mission hospitalière», a expliqué François. «Dans un consacré, et dans chaque baptisé, il ne peut y avoir d’authentique compassion pour les autres s’il n’y a pas de passion d’amour pour Jésus. La passion pour le Christ nous pousse à la prophétie de la compassion», a-t-il affirmé. La figure évangélique du Bon Samaritain a ensuite été longuement évoquée par le Pape, comme un modèle pour les frères hospitaliers. «Dans ce geste de pur altruisme et de grande humanité» effectué par le Bon Samaritain vis-à-vis de l’homme tombé aux mains des bandits, «se cache le secret de votre identité comme hospitaliers», a-t-il estimé.
Le Pape a suggéré plus concrètement aux frères de s’interroger sur les structures où s’exerce leur apostolat. «Je vous demande de créer des réseaux «samaritains» en faveur des plus faibles» et «que vos maisons sont toujours des communautés ouvertes et accueillantes pour globaliser une solidarité compatissante», les a-t-il exhorté.
Intégrer les laïcs
Enfin le Saint-Père a parlé de la «mission partagée»: une «véritable urgence», non seulement en raison de la rareté des vocations mais aussi parce que «nos charismes sont des dons pour toute l’Église et pour le monde». Il s’agit surtout de miser sur une «formation conjointe» entre religieux et laïcs. Ces derniers doivent parvenir à «un bon sentiment d’appartenance» à l’Ordre et témoigner de sa spiritualité par leurs œuvres.
«Sortez de vous-mêmes, de vos limites, de vos problèmes et difficultés, pour vous unir aux autres en une caravane de solidarité», a lancé le Pape en conclusion de cette audience.
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