Le Pape François encourage le Forum International des peuples indigènes
Cyprien Viet - Cité du Vatican
Ce Forum institué en 2011 est une plateforme de dialogue permanent entre les représentants des peuples indigènes, le FIDA et les gouvernements internationaux. Cette année le Forum se concentre sur la promotion de l’utilisation des connaissances des peuples indigènes pour permettre de développer une résilience vis-à-vis du climat et faciliter un développement durable.
La rencontre avec le Pape a duré une vingtaine de minutes. Après avoir salué individuellement les participants, qui lui ont offert des objets d’artisanat, le Pape s’est adressé à la coordinatrice du groupe, Myrna Cunningham, représentante du peuple miskito du Nicaragua.
Savoir dialoguer avec la terre
Le Pape a souligné l’importance de la protection de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique pour ces peuples indigènes, dans une planète «blessée en de nombreuses régions par l’avidité humaine, par les conflits bellicistes qui génèrent une marée de maux et de de malheurs, comme par les catastrophes naturelles qui laissent sur leur passage pénurie et dévastation». À quelques mois du Synode sur l’Amazonie, qui sera l’occasion de revenir en profondeur sur ces thèmes, le Pape a rappelé que «Dieu a créé la terre au bénéfice de tous, afin qu’elle soit un espace accueillant dans lequel personne ne se sente exclu et que nous puissions tous trouver une maison».
Les peuples indigènes connaissent «le dialogue avec la terre», ils savent ce que signifie «écouter la terre, voir la terre, toucher la terre», loin des «illusions progressistes» de ceux qui ont perdu cette conscience de notre dépendance à la terre. «Dieu pardonne toujours, les hommes pardonnent parfois, la nature ne pardonne jamais», a répété le Pape en s’appuyant sur une expression souvent prononcée par les plus anciens.
Le rôle des peuples indigènes est de transmettre cette «parole ancestrale». Et pour que cette transmission s’accomplisse dans le contexte actuel, il faut aujourd’hui un «métissage culturel» dans lequel la sagesse des peuples natifs puisse dialoguer sur un pied d’égalité avec les cultures plus développées.
Le signal d’alarme des peuples indigènes
Les peuples indigènes, avec «leurs cultures, leurs traditions, leurs connaissances et leurs méthodes ancestrales» forment un signal d’alarme en mettant en évidence le fait que «l’homme n’est pas propriétaire de la nature, mais seulement celui qui la gère, celui qui a comme vocation de veiller sur elle avec soin, afin que ne se perde pas sa biodiversité, et que l’eau puisse continuer à être saine et cristalline, l’air pur, les bois feuillus et le sol fertile».
«Les peuples indigènes sont un cri vivant en faveur de l’espérance», a expliqué le Pape. Il faut donc unir les forces pour prendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, combattre l’individualisme et le consumérisme, et comprendre que la protection de l’environnement et la coexistence humaine sont liées.
Le Pape a donc remercié ces représentants des peuples indigènes qui élèvent la voix pour «affirmer que le respect dû à l’environnement doit toujours être sauvegardé au-delà des intérêts exclusivement économiques et financiers».
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