Angélus: le Pape met en garde contre le bavardage qui «détruit»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le Saint-Père a expliqué chacune des brèves paraboles composant l’extrait de l’Évangile de Luc proposé ce dimanche (Lc 6, 39-45). Un passage qui, à la suite des précédents évangiles dominicaux, recommande un «comportement de douceur et de miséricorde pour être des personnes sincères, humbles et justes».
Des guides «sûrs et sages», à la manière du Christ
Dans son enseignement aux disciples, Jésus évoque d’abord la figure du guide, qui «doit bien voir, c’est-à-dire qu’il doit posséder la sagesse pour guider avec sagesse». Le Seigneur invite ceux qui ont des responsabilités, qu’elles soient religieuses ou civiles, «à être conscients de leur rôle délicat et à discerner toujours la juste route sur laquelle conduire les personnes». Jésus étant lui-même le Maître, il demande, dans une formule «pleine de sagesse» selon le Pape, «à suivre son exemple et son enseignement pour être des guides sûrs et sages»: «Le disciple n’est pas au-dessus du maître; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître» (Lc 6,40).
Être lucide vis-à-vis des autres… et de soi-même
La suite de l’Évangile, a continué François, «exhorte à ne pas être présomptueux et hypocrites». «Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?», interroge Jésus (v.40). Comme l’a pointé le Souverain Pontife, il est «souvent plus facile et commode de remarquer et de condamner les défauts et les péchés des autres, sans réussir à voir les siens avec autant de lucidité. Nous cachons toujours nos défauts, et aussi nous les cachons à nous-mêmes». Si l’on pense ne pas avoir de défauts, a poursuivi le Pape, on ne peut pas «condamner ou corriger les autres». «Nous avons tous des défauts, tous. Et nous devons en être conscients», a-t-il insisté, «avant de condamner les autres nous devons regarder en nous-mêmes». Alors nous pourrons agir «de manière crédible, avec humilité, en témoignant de la charité», a souligné le Pape.
Halte aux commérages
Encore faut-il savoir si notre œil est entravé ou non par une poutre. La réponse est dans la suite de l’Évangile: «Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit», explique le Seigneur Jésus (v. 43-44). «Le fruit, ce sont les actions mais également les paroles», a précisé le Saint-Père. «En effet, qui est bon fait sortir de son cœur et de sa bouche le bien, et qui est méchant en extrait le mal, en pratiquant l’exercice le plus délétère: les commérages», a-t-il mis en garde.
Improvisant son message, le Souverain Pontife a ensuite dénoncé cette pratique du «bavardage» qui «détruit». «Cela détruit la famille, détruit l’école, détruit le lieu de travail, détruit le quartier», a-t-il déploré, avant d’affirmer: «c’est par la langue que commencent les guerres». Enfin le Pape a invité la foule à réfléchir à l’enseignement de Jésus en se posant les questions suivantes: «est-ce que je parle mal des autres? Est-ce que je cherche toujours à salir les autres? Pour moi est-il plus facile de voir les défauts d’autrui plutôt que les miens?». Un examen de conscience pour se corriger «au moins un peu: cela fera du bien à tout le monde», a-t-il conclu.
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