Le Pape François et le Roi du Maroc signent un appel pour Jérusalem
À l’occasion de la visite pontificale au Maroc, le Pape François et le Roi Mohammed VI, «reconnaissant l’unicité et la sacralité de Jérusalem / Al Qods Acharif et ayant à cœur sa signification spirituelle et sa vocation particulière de Ville de la Paix», ont signé cet appel :
«Nous pensons important de préserver la Ville sainte de Jérusalem / Al Qods Acharif comme patrimoine commun de l’humanité et, par-dessus tout pour les fidèles des trois religions monothéistes, comme lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique, où se cultivent le respect réciproque et le dialogue.
Dans ce but, doivent être conservés et promus le caractère spécifique multi-religieux, la dimension spirituelle et l’identité culturelle particulière de Jérusalem / Al Qods Acharif.
Nous souhaitons, par conséquent, que dans la Ville sainte soient pleinement garantis la pleine liberté d’accès aux fidèles des trois religions monothéistes et le droit de chacune d’y exercer son propre culte, de sorte qu’à Jérusalem / Al Qods Acharif s’élève, de la part de leurs fidèles, la prière à Dieu, Créateur de tous, pour un avenir de paix et de fraternité sur la terre».
Un engagement de longue date pour protéger la paix à Jérusalem
Cette question de Jérusalem est au cœur des relations entre le Maroc et le Saint-Siège depuis plusieurs décennies. Ainsi, dès le début de son pontificat, saint Jean-Paul II avait noué une correspondance sur ce sujet avec le roi du Maroc Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI, et il l’avait reçu au Vatican en 1980 en sa qualité de président du Comité Al-Qods. Jean-Paul II s’adressait alors à Hassan II en ces termes: « Votre Majesté vient m’entretenir aujourd’hui d’une question très délicate, à laquelle sont sensibles tant de peuples de la terre. Vous êtes ici le porte-parole d’un grand nombre de pays islamiques, qui souhaitent faire connaître leur sentiment sur le problème de Jérusalem.»
«Je considère cet entretien comme très utile, ajoutait Jean-Paul II. Il me semble que la Cité Sainte représente un patrimoine vraiment sacré pour tous les fidèles des trois grandes religions monothéistes et pour le monde entier, et au premier chef pour les populations qui vivent sur son territoire. Il faudrait trouver là l’élan nouveau, l’approche nouvelle qui permettraient, loin d’accentuer la division, de traduire en actes une fraternité beaucoup plus fondamentale, et de parvenir, Dieu aidant, à une solution originale peut-être, mais prochaine, définitive, garantie et respectueuse des droits de tous. Puissions-nous voir ce vœu enfin réalisé! Pour cela, j’ose souhaiter que les croyants des trois religions soient capables d’élever en même temps leurs prières vers le Dieu unique, pour l’avenir d’une terre si chère à leur cœur. »
Cette préoccupation partagée avait mené les deux hommes à nouer une relation de grand respect, qui avait culminé lors de la visite de Jean-Paul II à Casablanca en 1985.
L'attention du Pape François sur la question de Jérusalem
Le Pape François lui aussi a manifesté à de nombreuses reprises son attention pour Jérusalem. Dans ses vœux au Corps diplomatique pour l’année 2019, le Pape François exprimait son espoir de voir le dialogue entre Israéliens et Palestiniens reprendre, afin qu'un accord puisse enfin être conclu en vue d’atteindre une coexistence pacifique.
Le 6 décembre 2017, le Pape François avait réagi avec fermeté suite à l'annonce par le président américain Donald Trump du transfert de l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem au lieu de Tel-Aviv, qui marquait donc une reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale de l'État d'Israël. «Je ne peux taire ma profonde inquiétude pour la situation qui s'est créée ces derniers jours» autour de Jérusalem, avait déclaré le Pape lors de l'audience générale. «J'adresse un appel vibrant pour que tous s'engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes de l'ONU.»
«Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les Lieux saints de leurs religions respectives, et elle a une vocation spéciale pour la paix», avait alors précisé le Saint-Père.
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