Audience générale: partager le pain, un pas vers l'eucharistie
«Jésus nous apprend à demander au Père le pain quotidien», a expliqué le Pape François, en démontrant une nouvelle fois que les interpellations de Jésus ne sont pas des invocations raffinées ou conceptuelles mais des demandes très concrètes, ancrées dans les besoins réels. Et Jésus nous apprend à faire cette demande en étant «unis à tant d’hommes et de femmes pour lesquels cette prière est un cri, souvent retenu à l’intérieur, qui accompagne l’anxiété de chaque jour. Combien de pères et de mères, encore aujourd’hui, vont dormir avec le tourment de ne pas avoir le lendemain assez de pain pour leurs propres enfants ?», s’est interrogé le Saint-Père.
L’expérience chrétienne part donc «de la réalité, du cœur et de la chair des personnes qui vivent dans le besoin». Et cette demande s’exprime dans un sens communautaire et fraternel. Je ne demande pas à Dieu «donne-moi mon pain» mais «donne-nous notre pain». C’est ce “nous” qui donne à cette demande sa valeur chrétienne et nous décentre de nous-mêmes. Le Pape, sortant de son texte, a invité la foule à dire plusieurs fois «donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour» en pensant aux enfants affamés de la Syrie, du Yémen ou encore du Soudan du Sud.
Et le pain gagne sa valeur s’il est partagé, comme le prouve la parabole de la multiplication des pains, dans l’Évangile de Jean. C’est la générosité spontanée d’un jeune garçon, disposé à partager ses cinq pains et ses deux poissons, qui a permis à Jésus de multiplier ce geste. Il avait compris que «la nourriture n’est pas une propriété privée». Ce miracle du partage avait permis à Jésus d’anticiper l’offrande de lui-même dans le Pain eucharistique. «Seule l’eucharistie est en mesure de rassasier la faim d’infini et le désir de Dieu qui anime tout homme, même dans la recherche du pain quotidien», a conclu le Pape François.
L’hommage du Pape aux missionnaires
Au terme de l’audience, le Pape François a tenu à faire applaudir une religieuse italienne de 85 ans, sœur Maria Concetta Esu, qui est missionnaire depuis près de 60 ans en Centrafrique, où, comme médecin obstétricienne, elle a aidé à faire naître des milliers d’enfants. «Quelle merveille !», s’est exclamé le Pape, qui lui a remis une médaille «comme signe de notre affection et de notre “merci”» pour son travail accompli «au milieu des sœurs et des frères africains, au service de la vie, des enfants, des mamans et des familles».
«Avec ce geste qui t’est dédié, j’entends aussi exprimer ma reconnaissance aussi à tous les missionnaires, prêtres, religieux et laïcs, qui répandent la semence du Royaume de Dieu dans toutes les parties du monde», a salué le Pape François, en remarquant que ces personnes ne font pas la une des journaux. «Le cardinal Hummes, qui est le délégué de l’épiscopat brésilien pour toute l’Amazonie, va souvent visiter les villes et les villages de l’Amazonie. Et chaque fois qu’il arrive là-bas, il va au cimetière visiter les tombes des missionnaires, tant de jeunes morts à cause des maladies à cause des maladies contre lesquelles ils n’ont pas les anticorps. Et lui il m’a dit : “Tous ceux-ci méritent d’être canonisés”, parce qu’ils ont brûlé leur vie dans le service »
Le Pape a expliqué que cette religieuse, sœur Maria Concetta, retournera en Afrique dans les prochains jours. Il a invité à ce que «son exemple nous aide tous à vivre l’Évangile là où nous sommes». «Merci, ma sœur ! Que le Seigneur te bénisse et que la sainte Vierge te protège», a conclu le Saint-Père.
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