Le Pape accepte la renonciation du cardinal Ezzati
Hier, la huitième section de la Cour d’appel de Santiago du Chili a repoussé la demande de classement des accusations adressées au cardinal d’avoir occulté des abus sur mineurs accomplis par des membres du clergé dans son diocèse. Le cardinal Ezzati a demandé à ses avocats de contacter le Parquet pour pouvoir faire une déclaration et accomplir toutes les formalités prévues par la loi.
Ezzati : j’ai la conscience absolument tranquille
À l’occasion de l’ouverture ce matin, de l’année pastorale du diocèse de Santiago du Chili, le cardinal, parlant de sa renonciation, a rappelé : «j’ai la conscience absolument tranquille et sereine». Il faisait référence aux nouvelles informations concernant des abus dans le passé qui ont été confirmés, en disant : «nous avons refusé et nous refusons les crimes commis. Je peux vous dire la tête haute ce que je vous avais promis au début de mon service épiscopal à Santiago, après l’explosion du cas Karadima. J’ai dit à cette occasion que vous pouviez avoir confiance dans le fait que votre évêque non seulement aurait gardé la tête haute face à tout cela, mais qu’il vous assurait que tout, tout, tout, chaque accusation aurait été rapidement fait l’objet d’une enquête. Aujourd’hui, à la fin de mon service épiscopal, je peux vous dire la même chose. Avec une conscience très tranquille et sereine, je peux vous dire que j’ai été fidèle à cette promesse au-delà de mes fragilités».
Une Église humiliée
«Nous faisons partie d’une Église humiliée et découragée», a encore dit le cardinal, qui supplie le Seigneur de son pardon. «La conscience et la douleur des péchés et des crimes commis par les membres de la communauté ecclésiale, spécialement par les personnes consacrées, nous fait honte et nous pousse à demander mille fois pardon et nous encourage à chercher des voies de réparation, de conservation et de prévention». Le cardinal a ensuite cité un message du Pape, reçu le 19 mars dernier, en réponse à son salut à l’occasion du sixième anniversaire de son élection. Le cardinal a ainsi remercié le Saint-Père pour avoir accepté sa renonciation.
Je n’ai jamais couvert ou entravé la justice
Dans une déclaration en juillet dernier, le cardinal avait rappelé l’exactitude de son comportement : «je réaffirme mon engagement et celui de l’Église de Santiago pour les victimes, pour la recherche de la vérité et pour le respect de la justice civile. J’ai la certitude de ne jamais avoir caché ou entravé la justice et en tant que citoyen je remplirai mon devoir de fournir toutes les informations qui aideront à éclaircir les faits».
Le cardinal Ezzati, d’origine italienne, a été nommé évêque par Jean-Paul II en 1996. Benoît XVI l’a nommé archevêque de Santiago du Chili en 2010 et le Pape François l’a créé cardinal en 2014.
Biographie de Mgr Celestino Aós Braco
Mgr Celestino Aós Braco est né à Artaiz, archidiocèse de Pampelune (Espagne), le 6 avril 1945. Il a étudié la philosophie à Saragosse et la théologie à Pampelune, et a obtenu une licence en psychologie à l’université de Barcelone. Il a formulé ses vœux religieux comme capucin le 14 août 1964 à Sangüesa et prononcé ses vœux perpétuels le 16 septembre 1967 à Pampelune. Il a été ordonné prêtre à Pampelune le 30 mars 1968.
Comme prêtre, il a été doyen en Espagne et au Chili, vicaire paroissial, curé et supérieur de communauté. Il a été économe provincial des capucins au Chili, promoteur de justice du tribunal ecclésiastique de Valparaiso, juge du tribunal de l’archidiocèse de Concepción et trésorier de l’association chilienne du droit canon. Nommé évêque de Copiapó le 25 juillet 2014, il a reçu l’ordination épiscopale le 18 octobre suivant.
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