Audience: "ne pas avoir peur de la différence mais de l'absence de fraternité"
Le Pape a d’abord choisi de faire une petite digression, en répondant à une question que d’aucuns pourraient se poser: «Mais pourquoi le Pape va chez les musulmans et pas seulement chez les catholiques?» «Avec les musulmans, explique ainsi François, nous sommes descendants du même père, Abraham». Dieu a permis qu’il y a ait de nombreuses religions, et Il veut que la fraternité règne entre les hommes. «Nous ne devons pas avoir peur de la différence: Dieu a permis cela. Nous devons plutôt avoir peur si nous ne faisons pas ce travail de fraternité», a-t-il ajouté.
Parler des «personnes» migrantes
Ce 28e voyage apostolique s’est effectué sur les traces de Saint François d’Assise et Saint Jean-Paul II, a ensuite précisé le Pape, pour être «serviteur d’espérance».
«Servir l’espérance signifie jeter des ponts entre les civilisations», résume le Saint-Père qui évoque sa joie d’avoir pu le faire avec le roi Mohammed VI, dont il a loué l’amitié et la proximité. «Nous avons réaffirmé le rôle essentiel des religions dans la défense de la dignité humaine et la promotion de la paix, de la justice et de la protection de la création», a-t-il déclaré avant de citer l’appel pour Jérusalem signé avec le souverain marocain.
Le Souverain Pontife a ensuite parcouru les principales étapes de cette courte visite dans le royaume chérifien: au mausolée Mohammed V, à l’institut de formation des imams, prédicateurs et prédicatrices, ou encore au centre Caritas, qui vient en aide aux personnes migrantes, -la question migratoire a été l’un des thèmes de ce voyage. «J’ai pu remercier l’Église au Maroc qui, par son engagement à leurs côtés manifeste, au-delà des programmes d’assistance, cette ouverture aux différences sous le signe de la fraternité humaine». Et le Pape, là encore, de sortir de son texte, pour spécifier qu’il préférait parler de «personnes migrantes» et non seulement de «migrants». «Migrant est un adjectif, et personne est un substantif», a-t-il défendu, déplorant encore que l’on soit tombé dans une culture de l’adjectif au détriment de la substance.
La messe de dimanche: une Épiphanie du Peuple de Dieu
Le Pape François est enfin revenu sur sa deuxième et dernière journée au Maroc, à la rencontre de la communauté catholique locale, «un petit troupeau» qu’il a voulu encourager en soulignant que ce n’est pas la quantité qui compte, mais qu’il s’agit «d’être un sel qui a de la saveur, une lumière qui brille». «Cela ne vient pas de nous, mais de Dieu, de l’Esprit-Saint qui nous rend témoins de Dieu là où nous sommes, en vivant de son amour les uns avec les autres». Pour le Pape, cette joie ecclésiale a trouvé son acmé dans la célébration eucharistique de dimanche: «une singulière Épiphanie du Peuple de Dieu au cœur d’un pays musulman», s’est-il réjoui.
Appel pour la Journée mondiale du sport
Au terme de l’audience, le Pape a lancé un appel à l’occasion de la Journée mondiale du sport pour la paix et le développement qui a lieu aujourd’hui. «Le sport est un langage universel qui embrasse tous les peuples et contribue à dépasser les conflits et à unir les personnes. Le sport est aussi source de joie et de grandes émotions, et c’est une école où se forgent les vertus pour la croissance humaine et sociale des personnes et des communautés. Je souhaite à tous de ‘se mettre en jeu’ dans la vie comme dans le sport », a déclaré le Souverain Pontife.
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