La diversité, richesse de la Macédoine du Nord pour le Pape
Marie Duhamel – Envoyée spéciale à Skopje
Comme le prévoit le protocole, le Pape François, accueilli par une centaine de jeunes catholiques, leur évêque, mais également par les plus hautes autorités de l’État, s’est rendu au palais présidentiel, le palais Vodno plongé dans un écrin de verdure. C’est là qu’il s’est adressé aux autorités au début de sa journée en Macédoine du Nord.
Christianisée par les saints Cyrille et Méthode au IXème siècle, passée sous le joug de l’Empire ottoman pendant plusieurs siècles, ayant fait l’objet de convoitise entre ses voisins grecs, bulgares et serbe, la Macédoine dite du Vadar, l’actuelle Macédoine du Nord est, comme l’a dit le Pape, «un pont entre l’Orient et l’Occident et un point de confluence», «fruit d’une histoire riche et pourquoi pas complexe» a reconnu François.
La mosaïque culturelle et religieuse
Pour lui, la présence de Slaves macédoniens orthodoxes ou catholiques, d’Albanais musulmans ou de rite byzantin, mais aussi de Romm, d’Aroumains, en somme, la composition multi-ethnique et multi-religieuse du pays est «le miroir de (son) plus précieux et valable patrimoine».
Le Pape se réjouit de «la cohabitation pacifique et durable» qui existe dans le pays, où «chaque identité a su ou pu s’exprimer et se développer sans nier, opprimer ou discriminer les autres». Cela peut faire de vous un exemple de référence, a assuré François. Cela a également une «signification importante sur la voie d’une intégration plus étroite avec les pays européens». Un destin que le Pape souhaite pour toute la région des Balkans.
Comme il l’avait fait la semaine passée dans son message vidéo au peuple de Macédoine du Nord, le Pape a évoqué la mosaïque dont chaque pièce est nécessaire à l’originalité et la beauté du tableau. «Beauté qui gagnera en splendeur dans la mesure où vous saurez la transmettre et la semer dans le cœur des jeunes générations». Un enjeu véritable dans le pays.
L'accueil des migrants salué
Tous les efforts pour trouver un terrain d’entente commun dans le respect de la dignité de chacun et dans la garantie des libertés fondamentale ne seront jamais vains, leur a–t-il assuré.
Le Pape a également salué le pays qui fut et reste en première ligne de l’accueil des migrants en raison de sa proximité immédiate avec la Grèce. François a estimé que «la solidarité empressée offerte» aux migrants par les Nord-Macédoniens leur «fait honneur et parle de l’âme de ce peuple», qui connait lui aussi des privations. La situation économique dans le pays est critique, peu d’investissements étrangers et un salaire moyen de 400 euros par mois, ce qui pousse de nombreux jeunes à l’exil.
Enfin, le Pape n’a pas manqué d’évoquer une de leurs illustres concitoyennes, Mère Teresa de Calcutta, née à Skopje en 1910 et qui «a fait de la charité la loi suprême de son existence». Le Pape a invité les Nord-Macédoniens, «fiers de cette grande femme», à continuer de travailler «avec engagement, dévouement et espérance, afin que les fils et filles de cette terre puissent à son exemple découvrir, atteindre et murir la vocation que Dieu à rêver pour eux».
L'intégralité du discours du Pape François aux autorités de Macédoine du Nord
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