La Syrie, une terre martyrisée et omniprésente dans le pontificat de François
Le sang innocent versé, les enfants piégés sous les bombardements cruels, de nombreux témoins de la foi enlevés et assassiné mais qui ont pas reculé devant la croix : ce sont quelques-unes des images que François, en six ans de magistère, a offert au monde pour qu’il ne retire pas son regard de la guerre inhumaine en cours en Syrie. Le Pape s’est fait voix d’espérance, de paix, d’engagement en ne cachant pas les difficultés du dialogue entre les différentes parties et le grand risque de transformer le conflit en une «persécution brutale» des minorités religieuses. La préoccupation du Pape a été souvent adressée aux réfugiés et aux déplacés, en fuite de la guerre et de la violence, qui «crée seulement de nouvelles blessures, crée une autre violence».
Auprès du peuple syrien
Le Pape a multiplié les appels pour la Syrie lors des prières de l’Angélus et du Regina Coeli, et lors des audiences générales, mais aussi et surtout lors de ses messages Urbi et Orbi. Il s’adresse aussi directement aux chefs d’État, par exemple le 5 septembre 2013, lorsqu’il écrit au président russe Vladimir Poutine à l’occasion du G20 de Saint-Pétersbourg, invoquant «une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation entre les parties concernées, avec le soutien concordant de la communauté internationale».
Dans cette même période marquée par les préparatifs d’une opération occidentale en Syrie, finalement annulée, le Pape organise le 7 septembre 2013 une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde entier, conclue par une veillée organisée sur la Place Saint-Pierre. Le Pape demande que tous les efforts soient fait pour trouver la voie de la négociation. Lors de l’Angélus du 1er septembre 2013, François répète que «l’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix».
Le 12 décembre 2016, il avait déjà fait parvenir à Bachar el-Assad, par l’entremise du nonce apostolique en Syrie, le cardinal Mario Zenari, une lettre dans laquelle il demandait «une solution pacifique aux hostilités», la protection des civils et l’accès aux aides humanitaires. Il condamnait aussi «toutes les formes d’extrémisme et de terrorisme, d’où qu’elles proviennent».
Une attention particulière aux réfugiés et déplacés
Le Pape a souvent exprimé sa compassion vis-à-vis des personnes contraintes à fuir leurs terres, ce qui est le cas d’une grande partie de la population syrienne. Dès son premier message Urbi et Orbi, lors des célébrations de Pâques en avril 2013, François évoque «la Syrie bien-aimée» et la population blessée par le conflit, mais aussi «les nombreux réfugiés, qui attendent aide et consolation».
Le Saint-Père appelle à respecter le droit humanitaire, à garantir l’évacuation des civils et à soutenir les pays les plus impliqués dans l’assistance aux réfugiés, comme le Liban, la Jordanie et la Turquie. En visite sur l’île grecque de Lesbos en 2016, le Pape signe avec le Patriarche Bartholomée et l’archevêque d’Athènes Hiéronymos une Déclaration conjointe pour implorer la fin de la guerre et intensifier les efforts pour l’accueil de ceux qui fuient. «Nous exhortons tous les pays à étendre l’asile temporaire, à offrir le statut de réfugié à ceux qui sont éligibles, à accroître leurs efforts d’assistance et à travailler avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté en vue d’une fin rapide des conflits en cours», écrivent alors les responsables catholiques et orthodoxes.
Les enfants, espérance de paix
Le Pape accorde aussi une attention particulière aux enfants, premières victimes de la guerre et «qui ne pourront voir la lumière du futur». En condamnant avec fermeté le recours aux armes chimiques et les trafiquants d’armes qui «continuent à suivre leurs intérêts» en vendant «des armes baignées dans le sang, le sang innocent», le Pape rappelle que la «violence appelle la violence» et que les responsables devront faire face au «jugement de l’histoire» et au «jugement de Dieu».
Le 1er juin 2016, à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant, le Pape invite les enfants du monde entier à s’unir en prière avec leurs camarades syriens. Le 2 décembre 2018, premier dimanche de l’Avent, il allume un cierge, symbole de paix, pour les petits qui vivent les conflits afin qu’ils ne perdent pas l’espérance. François ne cesse de le marteler : la paix «commence dans le cœur».
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