François appelle à plus de coopération entre catholiques orientaux et orthodoxes
Cyprien Viet – Cité du Vatican
Dans son discours, le Pape François a rappelé que «la richesse rituelle de l’Église catholique sur le continent» européen ne se limite pas «à la tradition latine». L’évêque de Rome s’est en effet réjoui de saluer les «nombreux représentants des différentes Églises de tradition byzantine», venus notamment d’Ukraine, mais il a aussi souligné «des présences du Moyen-Orient, de l’Inde et d’autres régions, qui ont trouvé un accueil dans les pays européens». Le Pape a souligné que «la vérité chrétienne n’est pas monocorde, mais symphonique».
François est revenu sur la béatification en Roumanie de sept évêques gréco-catholiques martyrs du communisme, qui avait été au cœur de son voyage apostolique au printemps dernier. «Cela a été une occasion pour manifester combien l’Église catholique entière et le Successeur de Pierre vous sont reconnaissants pour le témoignage de fidélité à la communion avec l’évêque de Rome souvent offert dans l’histoire, parfois jusqu’à l’effusion du sang».
Cette appartenance à la communion catholique permet à chacune de ces Églises orientales de se protéger «de la tentation de se refermer en elle-même et de tomber dans des particularismes nationaux ou ethniques excluant. Et ceci est un danger dans ce temps de notre civilisation : les particularismes qui deviennent des populismes et qui veulent tout commander et uniformiser», a averti le Pape en sortant de son texte.
L’œcuménisme, un chemin de purification de la mémoire
«L’intercession des bienheureux et saints martyrs, qui expérimentent la parfaite communion dans le Ciel, nous pousse à entreprendre un constant chemin de purification de la mémoire ecclésiale et à aspirer à une unité toujours plus grande avec tous les croyants dans le Christ», a souligné François, en rappelant que le Concile Vatican II et le Code de droit canonique des Églises orientales soulignent aussi la responsabilité particulière de ces Églises dans le chemin œcuménique.
Face au cercle vicieux «de la violence, des revendications et des accusations réciproques continuelles, le Seigneur veut que nous soyons de doux semeurs de l’Évangile de l’amour». Après avoir rappelé certaines actions œcuméniques de son pontificat, comme sa visite à Lesbos en 2016 ou encore la prière pour la paix au Moyen-Orient organisée à Bari l’an dernier, l’évêque de Rome a rappelé que «la voie qui nous est indiquée par le Très-Haut est faite de prière, d’humilité et de charité», et non pas de revendications «locales» ou «traditionalistes».
Une coopération fraternelle et confiante avec les orthodoxes
François a ainsi invité les Églises orientales catholiques à développer des échanges académiques et culturels avec les Églises orthodoxes, avec lesquelles elles partagent «les mêmes sources de spiritualité, de liturgie et de théologie». Ces collaborations doivent aider notamment les jeunes prêtres à se former «avec une mentalité ouverte», et à dépasser les luttes stériles pour des juridictions. Toutes les Églises doivent se pencher ensemble sur ceux qui souffrent, et mettre au centre «celui qui est marginalisé, comme les enfants qui ne voient pas la lumière, les jeunes privés d’espérance, les familles tentées de se désagréger, les malades ou les anciens mis à l’écart». Ce chemin de charité vécu en commun doit permettre de guérir les divisions.
C’est ainsi que «nous nous préparerons à habiter ensemble l’unique Ciel auquel nous sommes appelés. Là, le Seigneur ne nous demandera pas combien de territoires sont restés sous notre juridiction, ni comment nous avons contribué au développement de nos identités nationales. Il nous demandera combien nous avons été capables d’aimer le prochain, chaque prochain, et d’annoncer l’Évangile du salut à ceux que nous avons rencontré sur les routes de la vie.» François a martelé que «c’est seulement en aimant que l’on trouve la joie et que l’on diffuse l’espérance», et non pas «en s’attachant à des réalités secondaires».
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