Le Pape invite l'Église malgache à garder un esprit de louange et de pauvreté
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Cette rencontre au Collège Saint Michel d’Antananarivo a été ponctuée par deux témoignages : celui de la présidente de la Conférence des religieuses de Madagascar, puis celui d’un prêtre du diocèse de Miarinarivo. Tous deux ont fait part au Saint-Père de leur gratitude et de leur dévouement, avant d’ajouter quelques mots sur les défis actuels de la mission à Madagascar.
Rester dans le cœur du Seigneur et dans le cœur du peuple
«Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits» (Lc 10, 21): tel est le verset qui a guidé toute la réflexion proposée par le Pape.
Un verset où Jésus exprime sa joie. Cette joie «est confirmée par vos témoignages, car même ce que vous exprimez comme des problèmes, ce sont des signes d’une Église vivante, dynamique, cherchant à être chaque jour une présence du Seigneur», a estimé François. Le Pape n’a pas manqué de rendre hommage à tous ceux, prêtres, religieux et laïcs, qui ont évangélisé et «maintenu vive la flamme de la foi sur ces terres».
François a aussi remercié l’assemblée d’être le signe d’une «Église “en sortie”», et a reconnu les difficultés – souvent matérielles - auxquelles font face beaucoup de ces religieux, prêtres et séminaristes. «Mais vous avez choisi de rester et d’être aux côtés de votre peuple, avec votre peuple», a souligné le Pape, rappelant que la personne consacrée est celle «qui a appris et veut rester dans le cœur de son Seigneur et dans le cœur de son peuple». Une «clé» aux yeux de François.
La fécondité de la mission naît de la louange
Il a ensuite mis en avant l’attitude de Jésus, qui loue et bénit son Père. «Nous sommes des hommes et des femmes de louange. La personne consacrée a la capacité de reconnaître et d’indiquer la présence de Dieu, là où il se trouve», a-t-il insisté. La louange a bien des vertus: par exemple, elle «libère le disciple de l’obsession du ‘‘il faudrait faire…’’», elle ramène à l’humilité, et garde de «plans apostoliques expansionnistes, méticuleux et bien élaborés». «Dans une certaine mesure, a poursuivi le Saint-Père, une grande partie de notre vie, de notre joie et de notre fécondité missionnaire se joue dans cette invitation de Jésus à la louange».
Agir au nom du Seigneur Jésus
Puis François a donné en exemple les disciples, qui accomplissent leur mission «au nom du Seigneur Jésus». «La joie des disciples naissait de la certitude de faire les choses au nom du Seigneur, de vivre de son projet, de partager sa vie», a-t-il précisé. Ce qui implique que chaque action est une «victoire sur le pouvoir de Satan». «Chacun de nous peut témoigner de ces batailles… et aussi de quelques défaites», a ajouté le Pape, avant de donner plusieurs exemples concrets: «en Son nom, vous êtes vainqueurs en donnant à manger à un enfant, en sauvant une mère du désespoir d’être seule face à tout, en donnant un travail à un père de famille…». «Continuez à mener ces batailles, mais toujours dans la prière et dans la louange !», a encouragé le Souverain Pontife. Il a aussi enjoint ses auditeurs à mener le combat contre eux-mêmes, contre cet «esprit du mal» qui insuffle des désirs de sécurité économique, de pouvoir ou de vaine gloire.
La béatitude de l’Église des pauvres
C’est donc la figure du «petit» que le Pape a indiqué en exemple aux acteurs de l’Église malgache. Ce «petit» qui «voit et écoute», qui reconnaît «la présence de Dieu dans les souffrants et les affligés»; ce «petit» qui est servi dans la mission quotidienne. Et François de s’exclamer, en conclusion de son intervention: «Heureux êtes-vous, heureuse Église des pauvres et pour les pauvres, car elle vit imprégnée du parfum de son Seigneur, elle vit joyeuse, en annonçant la Bonne Nouvelle aux marginalisés de la terre, à ceux qui sont les préférés de Dieu».
Merci au traducteur
Au terme de la rencontre, le Pape François a chaleureusement remercié père Marcel, qui l'a accompagné tout au long de ce voyage en sol malgache... en s'occupant de la traduction des neuf discours du Pape ! À chaque cérémonie, père Marcel était présent pour traduire au public les paroles du Saint-Père, de l'italien au malgache.
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