Pape François: la beauté de la musique, instrument de la transcendance
Les Souverains pontifes ont souvent montré leur attachement à la beauté de la musique. Le Pape François l’a rappelé, en recevant en audience samedi 28 septembre 2019, les membres de l’association italienne sainte Cécile. Saint Pie X, mais aussi saint Paul VI, qui recommandait de cultiver le sensus ecclesiae, le discernement dans la musique liturgique, en sont des exemples.
La musique sert la liturgie
François a aussi rappelé les paroles du Pape émérite Benoît XVI, exhortant à ne pas oublier l'héritage musical du passé, à le renouveler et à l'augmenter avec de nouvelles compositions. Benoît XVI nourrit un goût prononcé pour la beauté de la musique classique et sacrée.
«Un aggiornamento authentique de la musique liturgique ne peut avoir lieu que dans le sillage de la grande tradition du passé, du chant grégorien et de la polyphonie sacrée», affirmait le Pape allemand en 2006 lors d’un concert donné en son honneur au Vatican.
«Être une association est une ressource: elle vous aide à générer du mouvement, de l'intérêt, un engagement à mieux servir la liturgie», a poursuivi le Pape argentin samedi devant les membres de cette association musicale fidèle à l’Église.
«Je vous recommande d'aider tout le peuple de Dieu à chanter, avec une participation consciente et active à la liturgie. C'est important la proximité avec le peuple de Dieu», a enjoint François, détaillant les différents domaines de leur apostolat, tels que la composition de nouvelles mélodies, la promotion du chant dans les séminaires et les maisons de formation religieuse, le soutien aux chorales paroissiales, aux organistes, aux écoles de musique sacrée, aux jeunes.
Aborder le transcendant
«Chanter, jouer, composer, diriger, faire de la musique dans l’Église sont parmi les plus belles choses pour la gloire de Dieu: c’est un privilège, un cadeau de Dieu pour exprimer un art musical et participer à la réalisation des mystères divins. Une belle et bonne musique est un instrument privilégié pour aborder le transcendant et aide souvent à comprendre un message, même pour ceux qui sont distraits», a insisté l’évêque de Rome.
Le Pape François s’est ensuite montré très conscient des sacrifices inhérents à tant de préparation. Les répétitions, la formation, les représentations… Tel dévouement à la liturgie et à sa musique représente un moyen d'évangélisation à tous les niveaux, des enfants aux adultes. «La liturgie est en fait le premier "maître" du catéchisme», a ajouté le Saint-Père.
La dimension évangélisatrice
Enfin, la musique sacrée remplit également une autre tâche, celle de réunir l’histoire chrétienne: dans la liturgie, le chant grégorien, la polyphonie, la musique populaire et contemporaine, résonnent comme si «à ce moment toutes les générations passées et présentes louaient Dieu, chacune avec sa propre sensibilité», a développé le Successeur de Pierre.
La musique en général, et la musique sacrée en particulier, crée des ponts, rapproche les gens, même les plus éloignés; elle ne connaît pas de barrières de nationalité, d'ethnie, de couleur de peau; elle réduit les distances. C'est pourquoi, a expliqué François, dans chaque paroisse, le groupe de chant est un groupe où règne un sentiment de disponibilité et d'aide mutuelle.
Ainsi, selon le Pape, il apparaît crucial de ressentir cet attrait pour la beauté, car elle «détoxifie» de la médiocrité, nous fait monter vers le Très-Haut, vers Dieu, unissant les cœurs dans la louange et la tendresse. Et le Saint-Père de conclure en un clin d’œil devant cette assemblée de musiciens et mélomanes: «Puisque le chanteur prie deux fois, j'espère que vous prierez aussi pour moi».
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