«Dream» un programme au service de l’éradication du virus du sida
L’hôpital de Zimpeto, inauguré il y a 14 mois, accueille aujourd'hui 3800 patients essentiellement des femmes séropositives. Il s’agit d’une des 13 cliniques du projet Dream mis en place au Mozambique par la communauté de Sant'Egidio pour permettre un accès aux soins facilité aux malades. Ce vendredi matin, plus de 2000 malades attendaient la venue du Saint-Père. C'est dans cette structure que se niche le centre Dream Disease Relief through Excellent and Advanced Means, soulagement de la maladie par des moyens excellents et avancés), qui met en œuvre le programme du même nom à destination des personnes séropositives.
L'objectif de Dream : éradiquer le virus du Sida sur le continent africain. Une méthode qui passe par une large administration des traitements (thérapie antirétrovirale) et par des mesures de prévention: cours d’éducation sanitaire à destination des patients, soutien nutritionnel, diagnostic avancé, formation du personnel, lutte contre la malaria, la tuberculose et autres maladies infectieuses, et contre la malnutrition.
Des patients accueillis gratuitement
Le programme se fonde sur une approche innovante, consistant en des centres de soin – en ville et dans des villages - rendus accessibles au plus grand nombre. Chacun peut y être soigné, y compris les personnes en difficultés économiques ou limitées pour les moyens de transports. Les centres Dream garantissent donc une aide gratuite.
Cependant, on estime que plus d'un tiers des patients en Afrique subsaharienne abandonne le traitement au cours de la première année des soins. Ce chiffre s'élève à 48 % chez les adolescents de 15 à 24 ans. C'est pourquoi les portes des centres Dream ouvrent à 6h30 du matin, afin de faciliter l'accès au traitement des enfants avant leur entrée à l'école. Les établissements sont également dotés de logiciels permettant de signaler les situations où le patient n'obtiendrait pas les médicaments en temps opportun ou ne se rendrait pas aux visites prévues.
Des résultats concluants
Au départ, explique la Communauté Saint’Egidio sur son site, «le rêve d’apporter en Afrique la thérapie contre le Sida était considéré par beaucoup comme une utopie, un beau projet, ambitieux mais irréalisable». Mais au fur et des années, les progrès de la recherche et des financements suffisants ont permis le développement de nouveaux traitements. «Aujourd’hui, après plus d’une décennie, grâce aussi à l’intervention de Dream, il est désormais possible de prévenir et de soigner le virus du Sida dans tous les pays africains», constate la Communauté Saint’Egidio.
Le programme Dream a largement fait ses preuves, comme le montre sa diffusion sur le continent africain, mais aussi son influence sur les gouvernements et agences internationales, qui se sont davantage impliquées dans la recherche de thérapies antirétrovirales. Dream a également permis à un grand nombre de professionnels de la santé africains d’être formés.
Les femmes enceintes au centre de l’attention
«Aujourd’hui notre frontière pour vaincre la bataille contre le Sida est l’accès universel au traitement, c’est-à-dire soigner tous les malades du Sida pour éradiquer la maladie parmi des populations entières du continent», déclare aussi la Communauté.
Un résultat encourageant est donné par le centre de santé de Machava, situé à quelques kilomètres de Maputo. En 2018, aucune mère séropositive ayant été soignée dans cet établissement n’a donné naissance à un bébé lui aussi porteur du virus. Autrement dit le taux de “transmission verticale” a été nul. Un succès permis grâce aux efforts conjoints de la Communauté Sant’Egidio, de l’UNICEF et de la Coopération italienne, mettant l’accent sur la prévention contre la transmission verticale du VIH et le traitement du virus chez les enfants. Le soutien financier (1,5 million d’euros) apporté aux centres DREAM du Mozambique est également un facteur de réussite.
Au Mozambique, d’après les chiffres du ministère de la santé du pays, 120 000 femmes enceintes et porteuses du VIH sont dénombrées chaque année, avec un taux de transmission verticale de 14%.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici