Offrir les médicaments de l'âme aux mutilés et aux malades
Ils étaient 5000 pèlerins des régions italiennes où est présente la fondation Don Carlo Gnocchi, guidés par le père Vincenzo Barbante, à rencontrer le Pape François en ce dernier jour d’octobre en salle Paul VI dans les murs du Vatican.
Depuis plus de 70 ans, cette fondation italienne fournit des soins et aide à la réadaptation et à l’intégration sociale aux mutilés et aux personnes atteintes de poliomyélite. Une action à l’image du parcours de leur fondateur, le père Carlo Gnocchi, béatifié par en janvier 2009 par Benoît XVI. Le Saint-père est justement revenu sur le parcours du saint milanais, un «apôtre de la charité», qui a «servi le Christ héroïquement».
Consolation et tendresse de Dieu
Orphelin de père à l'âge de deux ans, Don Gnocchi décide de devenir aumônier militaire au commencement de la Seconde Guerre mondiale. Il sera affecté auprès des troupes alpines, et se rendra sur le front gréco-albanais puis dans la «dramatique campagne» de Russie, a rappelé l'évêque de Rome. C’est à ce moment-là qu’il a travaillé sans relâche pour les blessés, les mourants, et à développer la conception d’une fondation «en faveur des orphelins et des enfants mutilés par les engins de guerre». Un projet qu’il a mis sur pied dès son retour en Italie: non seulement une entreprise sociale mais également une oeuvre de charité du Christ, a dit François devant les pèlerins et membres de l’association, avant d’ajouter que ceux-ci poursuivaient son héritage, et le multipliait avec le même zèle apostolique et la même fidélité à l’Evangile, «j’en suis reconnaissant à chacun d’entre vous». Le Saint-Père qui appelle les membres de l’association à offrir aux malades et mutilés les «médicaments de l'âme», c’est-à-dire la consolation et la tendresse de Dieu.
Indispensable compassion
Depuis la naissance de la fondation, les temps ont changé, a concédé François, mais il faut continuer avec le même esprit, l’attitude et le style que le père Gnocchi a décrit dans son ouvrage L'éducation du coeur : il s’agit d’être profondément des «chrétiens actifs, optimistes, sereins, concrets et profondément humains qui ne regardent plus le monde comme un ennemi à vaincre ou à fuir, mais comme un fils prodige à conquérir et à racheter avec amour».
François a ensuite directement adressé ses mots aux personnels soignants, qui avec brio combinent compétence et compassion. La compassion, «souffrir avec», «une société qui est incapable d'accueillir, de protéger et de donner de l'espoir à ceux qui souffrent est une société qui a perdu sa piété et son sens de l'humanité», a-t-il expliqué, avant de souligner que, dans un contexte actuel qui favorise l’efficacité plutôt que la solidarité, les structures de la fondation étaient de réelles maisons de l’espoir. «Je vous encourage à poursuivre votre cheminement dans votre engagement pour la promotion humaine, qui est aussi une contribution indispensable à la mission évangélisatrice de l'Église», a conclu le Saint-Père devant les pèlerins..
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